Ne pas hésiter à impliquer les jeunes adhérents

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Ne pas hésiter à impliquer les jeunes adhérents

Pour Rémy Allonsius (président de la cuma de la Sambre), il est important de ne pas laisser les nouveaux adhérents s’installer en «adhérent-utilisateur».

Pour la dynamique du groupe et l’implication des adhérents, la cuma de la Sambre (Aisne) organise chaque année un tour des matériels et n’hésite pas à impliquer les jeunes. Rencontre.

Dans le nord du département de l’Aisne, la cuma de la Sambre regroupe aujourd’hui 22 adhérents autour de 24 matériels allant de la tonne à lisier au pulvérisateur, en passant par la benne et le semoir à maïs, pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 40 k€. «Les adhérents sont essentiellement des éleveurs laitiers qui produisent aussi du maïs fourrager», présente Rémy Allonsius, président de la cuma. Comme dans d’autres groupes, impliquer les adhérents n’est pas toujours facile. « Il y a un noyau dur de six personnes, principalement les responsables de matériels.»

Une mobilisation plus facile que pour une AG

Toutefois, la cuma de la Sambre a su trouver un moyen pour mobiliser et impliquer les adhérents. Chaque année, elle organise un tour du parc des matériels avec un double objectif. D’une part évaluer l’état des outils et prévoir si besoin les opérations d’entretien, et d’autre part discuter et préparer d’éventuels futurs investissements. «À l’origine, il s’agit d’un rendez-vous d’une demi-journée des membres du bureau intercalé entre la clôture comptable et l’assemblée générale. Mais il y a toujours quelques adhérents qui se greffent au rendez-vous. C’est du concret, nous sommes autour des machines. C’est plus facile de mobiliser des adhérents que pour une assemblée générale.Cela peut aussi au besoin déboucher sur un changement de responsable d’un matériel.»

Pour Rémy Allonsius, un bon responsable du matériel est avant tout quelqu’un de sérieux, disponible et en qui on peut avoir confiance. «La confiance est primordiale au sein d’une cuma, ainsi que la disponibilité. Il faut savoir se rendre disponible, si les adhérents ont besoin de vous appeler cinq fois avant de réussir à vous avoir, cela ne peut pas fonctionner.» Ainsi, le président de la cuma de la Sambre insiste sur les compétences humaines, plutôt que techniques. «La peur de la mécanique ne doit pas être un frein. La connaissance des matériels se fait sur le terrain. De plus, en cuma, nous avons la chance d’avoir des matériels récents. Cela représente moins de contraintes, comme par exemple d’éventuelles réparations causées par des matériels vieillissants.»

Faire confiance aux jeunes

De plus, la cuma de la Sambre n’hésite pas à impliquer les jeunes adhérents, notamment à travers ce rôle de responsable de matériels. «Il faut leur faire confiance et les mettre responsable matériel dès que possible», insiste Rémy Allonsius. «D’une part, il est important de ne pas laisser les nouveaux adhérents s’installer en ‘adhérent-utilisateur’. Et d’autre part, les jeunes ont de l’énergie à revendre, des idées et vont de l’avant. » De plus, il constate que ce ne sont pas forcément les adhérents les plus anciens qui s’impliquent le plus. «Ce serait même l’inverse. Pour vivre, une cuma a besoin de l’implication de ses adhérents. Sans elle, cela peut même, à la longue, décourager ceux qui s’impliquent.»

Bien sûr, contexte sanitaire lié au Covid-19 oblige, ce tour des matériels n’a pas pu avoir lieu en 2020. Les discussions concernant les entretiens des outils et les éventuels renouvellements se sont donc faites au bureau. Toutefois, ces restrictions n’ont pas empêché la cuma de fonctionner. «Le travail ne s’est jamais arrêté dans l’agricole. Nous avons donc la chance de continuer à voir les adhérents, en respectant les gestes barrière, notamment lors de la transmission des machines.»

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Pour Rémy Allonsius (président de la cuma de la Sambre), il est important de ne pas laisser les nouveaux adhérents s’installer en « adhérent-utilisateur » (photo d’illustration).