Renouveler le bureau pour impliquer les jeunes

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Renouveler le bureau pour impliquer les jeunes

Benjamin Ferrand, élu président de sa cuma à 21 ans.

A Seyne-les-Alpes dans le département des Alpes-de-Haute Provence, territoire où l'agriculture est particulièrement dynamique, la cuma de la Blanche en est à sa troisième génération. Poussés par leurs aînés à s'investir, les jeunes qui composent le bureau actuel ont pris le relais pour la pérenniser.

Impliquer les jeunes. C’était l’objectif du précédent bureau de la cuma de la Blanche à Seyne-les-Alpes, lorsqu’il a incité la nouvelle génération à reprendre les commandes. De fait, Benjamin Ferrand préside une cuma créée en 1977, c’est-à-dire bien avant sa naissance. Du haut de ses 23 ans, il occupe ce poste depuis deux ans et «prend de plus en plus [ses] marques».

Ce choix de pousser les jeunes correspond à une volonté de les faire participer mais aussi de leur offrir une cuma qui s’adresse à eux. Dans la vallée de la Blanche, un des territoires de France qui connaît le plus d’installations, il y a en effet au moins un jeune de moins de 30 ans dans chaque Gaec. Il est donc impératif de ne pas les laisser en marge des structures coopératives et syndicales.

De l’entraide pour commencer

Benjamin est devenu président de la cuma 6 mois après son installation. Le co-président, le secrétaire et le trésorier ont sensiblement le même âge que lui. Il se dit plutôt content d’assumer cette responsabilité, bien qu’il ressente la pression d’avoir à «tout gérer sans faire d’erreur». Il a cependant la sécurité de se savoir soutenu et conseillé par le bureau sortant. Loin d’être une prise de pouvoir, son accession à ce poste est au contraire une passation harmonieuse.

Benjamin Ferrand reste un peu perplexe quant à la nature du travail que demande la Cuma et au temps qu’elle réclame. Ce, d’autant plus qu’il est également investi au bureau de la fdcuma depuis mai 2018. «En période de récolte, il est difficile de s’en occuper.» Il apprécie de pouvoir s’appuyer sur l’animatrice de la fédération qui «fait un travail de dingue». «Si elle n’était pas là, ça ne tournerait pas aussi bien», affirme-t-il.

Des besoins, des projets

Au quotidien, il assume volontiers son rôle de médiateur, même s’il y a en réalité très peu de problèmes, ou de rappel, quant aux impayés éventuels. Dans ce territoire montagneux, où la production se fait au-dessus de 1200 mètres d’altitude, il n’est pas toujours facile de travailler ensemble. Mais il y a une «bonne ambiance agricole» et beaucoup d’entraide. Concernant les évolutions de la cuma, il y a l’envie de réécrire le règlement intérieur. Le groupe aurait également besoin d’un bâtiment mais le projet se révèle difficile à concrétiser, à cause de la pression foncière et de la nécessité d’avoir un terrain central.

Consolider la cuma

Pour ce qui est du matériel, à cette altitude, la cuma regroupe inévitablement des éleveurs (vaches allaitantes, vaches laitières et ovins allaitants). Il y a donc un fort besoin de matériel pour la production fourragère (enrubanneuses, plateaux, herses étrilles, broyeur) ou relatif aux animaux, notamment les bétaillères. La cuma vient d’ailleurs d’investir dans 3 bétaillères, d’un part pour des raisons sanitaires, d’autre part parce que cela simplifie les déplacements dans un secteur vaste, aux routes sinueuses. La cuma ne cherche pas forcément à avoir plus d’adhérents, mais l’objectif de sa jeune équipe est de consolider ses acquis.

Cerise sur le gâteau pour Benjamin Ferrand qui se dit «passionné de matériel», la Cuma l’amène à parler de machinisme régulièrement, à assister à 5 ou 6 journées de démonstration par an, à rencontrer d’autres exploitants autour de ces questions. La cuma peut aussi, sous certains aspects, être un plaisir.