Les interceps en démonstration active

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Les interceps en démonstration active

Le 19 avril à Pomerols (34), la démonstration d’outils de travail du sol a réuni une quinzaine de constructeurs et pas moins de 200 viticulteurs.

En avril, quatre demi-journées de démonstration de matériel de travail du sol en vigne ont eu lieu en Languedoc-Roussillon. Près de 600 viticulteurs ont répondu présents.

En lien avec les chambres d’agriculture départementales, la fédération des cuma Méditerranée a organisé des démonstrations actives de matériels de travail du sol interceps dans ses quatre départements viticoles. Le vif succès de ces manifestations en dit long sur l’évolution des pratiques culturales, notamment en matière de désherbage du vignoble.

Face au risque important de pollution qu’ils représentent, les désherbants chimiques sont dans le collimateur des pouvoirs publics. «Cette année, trois à quatre matières actives vont disparaître et, à très court terme, c’est le glyphosate qui sera concerné. Ceci augmente le risque d’impasse technique», indique Renaud Cavailler, responsable machinisme à la chambre d’agriculture du Gard. Pour pallier cette disparition, tous les constructeurs ont tenté d’apporter des solutions en développant des outils de travail du sol. «En comparaison à la démonstration d’il y a 2 ans, on constate qu’il y a peu d’outils de travail du sol uniquement interligne en démonstration aujourd’hui car c’est désormais une technique acquise. En revanche, la problématique qui subsiste, réside dans le travail du sol sur le rang», complète-t-il. Les constructeurs ont planché sur différentes solutions qui ont fait l’objet de démonstrations au cours desquelles les viticulteurs ont pu voir près d’une vingtaine de matériels en action.

Une large gamme de solutions

Encore appelés interceps, les outils de travail du sol sur le rang se classent en deux grands types: les interceps à axe vertical pivotant et ceux à parallélogramme déformable. Le premier type, qui permet un effacement de l’outil devant le cep, constitue une solution simple, mettant en œuvre un minimum de pièces et plutôt abordable en termes de prix. L’autre type d’outil, constitué de pièces plus élaborées (axes, pivot…), est plus complexe et plus cher. A noter que le travail des interceps à parallélogramme est mieux fini car la zone non travaillée est plus réduite, surtout en avant du pied. L’effacement se fait selon un retrait perpendiculaire à l’avancement. Ceci permet à l’outil de se dégager sans changer d’angle d’attaque.

interceps

Intercep à lames bineuses (à g.) et intercep à disques rotatifs sans palpeur (à dr.)

Sur ces deux types d’interceps, la partie travaillante est interchangeable permettant d’y fixer, au choix, une déchausseuse, une lame sarcleuse ou une lame rotative. Compte tenu de leur faculté à rester en ligne, l’équipement de déchaussage ou de curage est plus adapté aux interceps à parallélogramme qu’à ceux à axe radial. Adaptés à des objectifs différents (types de sol, profondeurs du travail, déchaussage, sarclage…), ces outils se caractérisent par des vitesses de travail différentes. Les équipements rotatifs ont une vitesse d’avancement lente, de 2 à 3 km/h contre 4, voire 6 km/h, pour ceux à lames radiales. Et surtout, leur utilisation est limitée en sol pierreux. Etroitement liée au débit nominal hydraulique du tracteur, la bonne utilisation des interceps nécessite des débits différents selon leur type: de 15 à 20 l/min pour un couple d’interceps classiques, animés par un vérin simple ou double effet, et de l’ordre de 60 à 70 l/min pour les rotatifs. Installés sur cadre simple, en combiné ou sur châssis, ces outils se déclinent dans une gamme très diversifiée au sein de laquelle chaque viticulteur va devoir raisonner son choix.

demonstration intercep chassis

Interceps montés sur châssis pour un travail complet du rang.

La cuma, un outil pertinent pour bien s’équiper

Dans une gamme très large d’outils, entre 2 000 € HT et quelque 20 000 € HT, les viticulteurs doivent réfléchir leur choix en fonction de leurs attentes en matière de qualité de travail mais aussi du type de sol de leur vignoble. « Il n’y a pas d’outils meilleurs que d’autres et surtout, il n’y a pas un seul outil adapté. L’outil idéal n’existe pas, c’est souvent l’utilisation de plusieurs outils à différents moments qui va permettre de trouver la bonne solution », explique E. Collin, responsable machinisme à la FP Cuma Méditerranée. La cuma constitue alors un outil pertinent permettant aux viticulteurs de s’équiper à moindre coût avec différents outils complémentaires ou avec des solutions complètes comme certains constructeurs le proposent. n
Pour plus de renseignements, contacter Emmanuel Collin, responsable machinisme de la fédération des cuma Méditerranée au 04 67 27 27 07.