Groupe de fauche : «On travaille moins vite mais on multiplie par 2 les débits de chantier»

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Groupe de fauche : «On travaille moins vite mais on multiplie par 2 les débits de chantier»

Gérard Garet trésorier, Jean-Marc Giraud, président, et Sébastien Chevron, secrétaire. L’achat du groupe de fauche s’est réalisé avec un engagement écrit des adhérents sur la base de 400 ha/an. Le tarif a été fixé à 19,5 €/ha.

Traditionnellement équipée de faucheuses-conditionneuses traînées, la cuma des Buissons (Loire) a sauté le pas pour un groupe de fauche. Cet équipement permet un gain de temps, mais demande aussi une organisation plus pointue.

La cuma des Buissons compte 90 adhérents. Elle réalise 106 000 € de CA dont 80 % effectué par les 7 adhérents du groupe ensilage. «Traditionnellement dans ce groupe, nous avions deux faucheuses-conditionneuses traînées de 3 m», indique Jean-Marc Giraud, président de la cuma. Le groupe récoltait 160 ha d’ensilage d’herbe et 95 ha de ray-grass. «Nous avons réfléchi à l’acquisition d’un groupe de fauche pour gagner du temps.» Après une première simulation économique, «nous nous sommes rendu compte que cela ne passait pas, car il n’y avait pas assez d’hectares». Dans le groupe ensilage, il y avait aussi 3 adhérents qui possédaient des faucheuses individuelles pour le foin. Après discussion, ils ont rejoint le projet,«et nous nous sommes retrouvés avec 160 ha d’ensilage d’herbe et 300 ha de foin, plus raisonnable économiquement».

Rationaliser

Fin 2014, achat d’un groupe de fauche composé d’une faucheuse-conditionneuse à fléaux de 3 m à l’arrière et de 3,5 m à l’avant pour 30 000 €. «Nous avons opté pour une faucheuse de 3,5 m à l’avant au lieu de 3 m, car nous sommes dans des parcelles en pentes avec des formes biscornues. Le fait de prendre une faucheuse avant un peu plus large permet de minimiser les manques dans les tournants.»

Avec l’achat d’un groupe de fauche, il a fallu rationaliser les équipements de la cuma. «Nous avons revendu une des deux faucheuses-conditionneuses traînées, gardé une autre, amortie, utile en cas de problème, ce qui a tranquillisé tout le monde. Pour couvrir les hectares, nous avons aussi racheté une faucheuse latérale à rouleaux pour 15 400 €. Ce matériel convenait bien à un agriculteur bio pour la récolte de luzerne, un fourrage fragile.» La cuma a aussi racheté une faucheuse simple portée à un adhérent pour lui permettre d’adhérer au groupe.

Organisation pointue

Dans le groupe, chaque adhérent possède son tracteur équipé de relevage et prise de force avant, entre 120 et 140 ch. «C’est la contrainte. Entre chaque adhérent, on change de tracteur. On s’inquiétait de la perte de temps engendrée, mais ça s’est bien passé. Les adhérents du groupe sont aussi organisés en banque de travail. Quand l’un a 2 ou 3 ha à faucher près d’un voisin, on ne change pas de tracteur, on rentre l’activité dans la banque de travail. La conséquence d’une excellente entente.» Pour la prise en main du groupe de fauche, quelques inquiétudes subsistaient. «Tous les adhérents ont assisté à la mise en route réalisée par le concessionnaire. Avec ce nouveau matériel, tout le monde a fait attention. C’est dans la routine qu’arrivent les problèmes. Avantage : nous sommes peu nombreux dans le groupe car souvent, plus il y a d’adhérents sur un matériel, moins ils se sentent concernés.»

Des économies

Avant le groupe de fauche, les tracteurs étaient attelés à du matériel de 3 m maximum. «Avec les puissances de traction dont nous disposions, nous pouvions travailler à des allures élevées. Le problème, c’est que le matériel derrière ne suivait pas et s’abimait. Aujourd’hui, on travaille moins vite, mais on consomme moins et on multiplie pratiquement par deux les débits de chantier.» 

Tableau points forts - points faibles d'un groupe de fauche en cuma