La Frcuma Hauts-de-France mise sur l’ABS pour sécuriser les cuma

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La Frcuma Hauts-de-France mise sur l’ABS pour sécuriser les cuma

Atelier-Bâtiment-Salarié : la solution pour sécuriser la cuma.

Mercredi 22 mai se tenait à Vimy l’assemblée générale de la Frcuma Hauts-de-France, avec cette année pour thématique : « sécurisez la cuma, adoptez l’ABS : Atelier-Bâtiment-Salarié ! » Quatre groupes sont venus partager leur expérience : la cuma des Evoissons (80), la cuma La Verloossoise (62), la cuma Galaxie (59) et la cuma des Eleveurs de Liens (62). Compte-rendu.

Les cuma avaient rendez-vous mercredi 22 mai à Vimy, dans le Pas-de-Calais, pour l’assemblée générale 2019 de la Frcuma Hauts-de-France. Principal temps fort de cette demi-journée, une table ronde avec une thématique d’actualité recoupant bâtiment en cuma et emploi: «Sécurisez la cuma, adopter l’ABS: Atelier-Bâtiment-Salarié!»

Premier groupe à témoigner, la cuma des Evoissons (140 adhérents) a inauguré son bâtiment le 22 janvier, après une réflexion d’une dizaine d’années. «La première étape, c’est de trouver le terrain», précise Hubert Avet, président de la cuma des Evoissons. «Idéalement, il faut un terrain neutre, c’est-à-dire qui n’appartient pas à un adhérent, et qui est central par rapport aux activités du groupe. Ensuite, la seconde étape correspond à la conception du bâtiment : définir le type, les fonctions et le mode de construction. L’auto-construction coûte moins cher, mais elle demande du temps.» Vient ensuite l’étape du financement.

Un lieu de vie

Au final, la cuma des Evoissons a opté pour un hangar fermé de 1500m² utilisé pour le stockage, l’entretien et la réparation des matériels et les réunions du groupe. «C’est un lieu de vie et de rencontres. La présence d’un mécanicien (à mi-temps) attire les adhérents.»

«Il faut prendre son temps, bien penser la conception et les utilisations, le bâtiment en cuma représente un budget conséquent (30000€ pour le terrain et 280000€ pour le bâtiment) et si on se trompe, on ne peut pas le revendre du jour au lendemain. A noter, l’atelier est partagé avec d’autres cuma pour optimiser son coût. Le bâtiment est donc aussi une source de synergies inter-cuma.


A lire sur cette thématique : [Bâtiment en cuma] Une réflexion qui doit s’appuyer sur l’expérience du réseau

Le bâtiment de la cuma des Evoissons a été financé par une subvention PCAE à hauteur de 80000€, un appel de capital social et un emprunt sur 15ans.

Dans le Pas-de-Calais, la cuma La Verloossoise (46 adhérents) a elle aussi son bâtiment depuis 2012: une unité de 1290m² servant au stockage du matériel complétée par un atelier de 280m². Parmi les équipements: Phytobac, panneaux photovoltaïques, aire de lavage, bureau, salle de réunion etc, le tout pour un budget global de 600000€.

Jamais en panne

«Initialement, nous avions besoin de regrouper le matériel de la cuma et de loger un salarié (mécanicien) qui était itinérant», raconte Vindicien Delcourt, président de la cuma la Verloossoise. Là encore, c’est au final un centre de rencontre qui a été créé, et qui a permis l’embauche de 3,75 salariés supplémentaires. «Une cuma est là pour rationaliser les coûts de production. Là, nous sommes en plein dedans, avec une main-d’œuvre spécialisée. Cela libère du temps, car les chantiers tournent. Nous ne sommes jamais en panne, il y a toujours une solution.»

Concernant la facturation des prestations de l’atelier (24€/h), elle est répartie sur la section concernée dans le cas d’une intervention sur un matériel spécifique, ou sur l’ensemble de la cuma si tout le monde est concerné. A noter qu’il est possible pour les adhérents de faire réparer leur propre matériel, la prestation étant alors facturée 36€/h.

Prochain bâtiment en cuma à sortir de terre, prévu pour juin 2019: celui de la cuma Galaxie (87 adhérents), dans le Nord. «Il y a aujourd’hui de plus en plus de demande pour un service complet», observe Thierry Clement, président de la cuma Galaxie. «Les machines évoluent, deviennent de plus en plus complexes, et l’intérêt d’un atelier en cuma est indiscutable. Le vrai enjeu, c’est la rapidité de dépannage pour ne pas bloquer les chantiers.»

C’est pour cet objectif de réactivité maximale que le groupe a opté pour l’embauche de salariés polyvalents, de manière à avoir toujours quelqu’un de «prêt à dépanner» dans l’atelier. Pour compléter ce projet, un camion-atelier en cuma est également en réflexion.

Créer une relation durable

Concernant l’embauche et les salariés en cuma, les adhérents présents à l’assemblée générale de la Frcuma Hauts-de-France ont également pu profiter du témoignage de la cuma des Eleveurs de Liens (5 adhérents). Située dans le Pas-de-Calais, cette cuma créée en octobre 2018 emploie deux salariés à mi-temps pour la conduite de la désileuse automotrice du groupe.

Les deux salariés se partagent la conduite de la désileuse automotrice: une Triolet TrioTrac de 20m3 (prix d’achat: 228900€HT).

«Nous sommes 5 adhérents avec la même vision, mais personne ne voulait conduire la désileuse automotrice», explique Mathieu Bertin, président de la cuma des Eleveurs de Liens. « pNous avons donc commencé par définir une fiche de poste, une étape (très) importante qui nous a demandé une demi-journée de travail.» Pour aider sa réflexion, le groupe est notamment aller voir une autre cuma déjà groupement d’employeurs.

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«Nous avons préféré l’embauche de deux mi-temps plutôt qu’un temps plein, car l’automotrice doit tourner 7 jours sur 7. Cela offre également plus de souplesse et de sécurité pour la gestion des absences (congés et maladie). Le premier critère de sélection a donc été la disponibilité. Nous avons été attentifs à la gestion des seconds mi-temps de chaque chauffeur, car nous voulions que leur partie conduite reste prioritaire.»

Une solution pour l’engagement des adhérents?

Comme pour un projet bâtiment, il faut prendre son temps, «on appréhende un peu» concède Mathieu Bertin, «car, quand on embauche, l’objectif est de conserver le salarié, de créer une relation durable.»

Pour conclure sur cette table ronde, «on n’achète pas un bâtiment et on n’embauche pas un salarié comme on achète un tracteur, il faut prendre son temps!» a insisté Hubert Avet. Tous les témoins du jour étaient cependant d’accord: l’ABS est un projet d’avenir! «Il faut y aller!» Et si l’ABS, par son côté fédérateur, était également une solution à un mal dénoncé par de plus en plus de présidents lors des assemblées générales: le manque d’engagement dans la vie des cuma, avec des adhérents qui se comportent parfois plutôt en consommateurs de service ?


Ce qu’il faut retenir de l’actualité de la Frcuma
2018 marque la 3e année d’activité pour la Frcuma Hauts-de-France et, cette année, l’assemblée générale a attiré 156 des 376 cuma adhérentes (198 adhérents inscrits). A noter que la fédération se donne les moyens de ses ambitions d’accompagnement des cuma, avec une équipe qui a doublé en 3ans. En 2018, 82% des cuma adhérentes ont eu un contact d’animation avec la Frcuma.

L’occasion de rappeler les actions menées pour accompagner les groupes dans leur gestion comme les rencontres hivernales et les sessions de formation pour les responsables de cuma.

Quatre cuma ont été créées : la cuma du Val d’Authie (80), la cuma de l’Aa (80), la cuma Orgaterre (59) et la cuma du coquelicot (80).

Enfin, deux nouveaux administrateurs de la Frcuma ont été élus durant cette assemblée générale: Nicolas Malevre (cuma de Chalandry, 02) et Jean-Marie Noel (cuma des Fresnes, 60).

156 des 376 cuma adhérentes à la Frcuma Hauts-de-France ont fait le déplacement pour l’assemblée générale.