Lait de foin, une nouvelle filière pilotée par les éleveurs

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Lait de foin, une nouvelle filière pilotée par les éleveurs

Le cahier des charges "Lait de foin" exige au moins 75% de la ration en herbe et foin, et zéro ensilage (©N. Tiers).

Suivant l’exemple autrichien, des producteurs français s’organisent en association. Leur but est de valoriser un lait produit sans ensilage et reconnu par un signe officiel de qualité.

Ils sont déjà une cinquantaine de producteurs laitiers, bio ou non, prêts à s’engager dans un cahier des charges «Lait de foin». Celui-ci a été créé par des éleveurs autrichiens et reconnu par un signe officiel de qualité européen en mars 2016 : la «spécialité traditionnelle garantie» qui protège la dénomination et valorise un savoir-faire sans être liée à un territoire. Les éleveurs français adhérents de l’association Segrafo1 ont découvert cette filière lors d’un voyage en Autriche en 2013. Depuis, l’idée a mûri, jusqu’à la création d’une association «Lait de foin – Heumilch France» en novembre 2016. Le groupe s’est réuni cet hiver près de Rennes, afin de présenter aux producteurs intéressés les démarches déjà réalisées auprès de l’Inao2 pour organiser l’application et le contrôle du cahier des charges dans l’Hexagone.

Valorisation d’un savoir-faire

Les éleveurs laitiers souhaitant intégrer cette future filière doivent nourrir leurs vaches à l’herbe et au foin pour au moins 75% de la ration (en poids de matière sèche). Aucun aliment fermenté n’est autorisé. Une telle alimentation améliore le profil en acides gras du lait (davantage d’oméga 3) ainsi que le rendement fromager recherché par les transformateurs. C’est pourquoi le groupe de producteurs est convaincu qu’une telle filière correspond aux attentes actuelles du marché. En Autriche, 15% de la production est vendue sous la marque Heumilch, identifiée par 85% des consommateurs. Cela permet à 8.000 éleveurs de mieux valoriser leur lait.

L’association «Lait de foin – Heumilch France» a conscience du challenge que représente la promotion auprès du consommateur. Il faudra aussi organiser la collecte, à l’aide de camions compartimentés par exemple. «Les bio l’ont fait avant nous!», lance avec optimisme le président, Didier Le Hec. «Notre priorité est de recruter des producteurs pour structurer l’amont. La demande et la valorisation suivront. Des laiteries nous ont déjà contacté.»

Contact : Lucie Quilleré – 02 99 41 57 35 – [email protected]

1Sécheurs en grange de l’Ouest

2Institut national des appellations d’origine