Le capteur de rendement est très peu valorisé

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Le capteur de rendement est très peu valorisé

Et pourtant les 3/4 des moissonneuses vendues aujourd’hui sont équipées (photo Claas).

Une enquête montre que seulement 5% des agriculteurs éditent une carte de rendement avec leur moissonneuse–batteuse et en tirent des enseignements.

L’Observatoire des usages de l’agriculture numérique a planché sur les capteurs de rendement. L’étude montre qu’environ trois moissonneuses sur quatre est désormais vendue avec cet équipement, et que 30% des agriculteurs sont aujourd’hui équipés. Parmi ces derniers, beaucoup ne l’utilisent pas, ou seulement en temps réel à la moisson pour confirmer un ressenti ou obtenir un rendement moyen. Ils n’éditent pas de carte de rendement des parcelles. Seuls 13% des 30% d’agriculteurs équipés en font un vrai outil de bilan de campagne pour constater des hétérogénéités, connaître le rendement moyen par zone et engager une réflexion agronomique. Enfin, quelques-unes en font ce que l’enquête qualifie « d’usage avancé », notamment en allant vers l’agriculture de précision.

enquete capteurs de rendement moissonneuse

Seulement 5% de véritable exploitation (Infographie Entraid’).

De nombreux freins

De nombreux freins à l’adoption des capteurs de rendement sont évoqués, groupés en quatre thèmes. Un: la complexité d’utilisation, avec des étalonnages fréquents nécessaires, un manque de temps à la moisson pour s’en occuper, des logiciels de visualisation peu pratiques. Deux: la faible valorisation des données recueillies faute de connaissances et de capacité d’analyse. Trois: le manque de fiabilité de l’outil. Et enfin le manque d’accompagnement dans toute la chaîne: agriculteurs, conseillers, concessionnaires, structures collectives.

Besoin de conseils

En conclusion, l’étude observe qu’il existe «encore des attentes sur l’étalonnage, la robustesse et le nettoyage des cartes», qu’il faut améliorer l’interopérabilité, «de la donnée jusqu’au système de gestion d’exploitation», et que pour que la donnée du rendement soit valorisée, «la carte doit être facilement accessible, et l’agriculteur bénéficier d’un conseil objectif et personnalisé». On notera avec satisfaction que Claas cherche justement à faire évoluer ses capteurs en supprimant l’étape du point zéro et de la contre pesée, à travers un process automatisé. Le constructeur l’a indiqué lors du séminaire Agrotic du 21 avril 2020 «Mesurer et estimer le rendement». Nina Lachia, ingénieure de recherche, y faisait quant à elle le compte-rendu de cette enquête sur les capteurs de rendement dans le cade de l’’Observatoire des usages de l’agriculture numérique.

En complément :

Consulter la fiche pratique de la Frcuma Ouest consacrée aux capteurs de rendement

Quelle rentabilité à moduler les intrants ?

Commencer par cartographier les sols

L’interprétation d’une carte de rendement.