Le réseau de Loire-Atlantique a pris du temps pour en faire gagner

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Le réseau de Loire-Atlantique a pris du temps pour en faire gagner

André Beurier (au micro), Samuel Retière et Yves Clouet représentaient le groupe accompagné par Anne Marquet. A l'orée d'une première campagne pleine pour leur séchoir, ils en faisaient une visite inaugurale.

Toutes les sections départementales de l’Union des cuma des Pays de la Loire travaillent sur l’emploi en cuma en assemblée générale. Outre les témoignages puis une visite inaugurale du séchoir des Volontaires, l’organisation avait convié conseiller expert du travail en élevage à traiter le sujet en Loire-Atlantique.

A Petit-Mars, le groupe de 5 élevages à l’origine du séchoir multi-produits construit dans l’année accueillait la section 44 de l’Union des cuma. Tous les plâtres ne sont pas encore tout à fait essuyés, mais déjà, ils partagent une riche expérience tirée de leur diversité. Entre un éleveur en filière longue, un autre en vente direct, un haras, un élevage allaitant et un autre en dinde, les besoins et les motivations sont variés, sans compter que leur outil accepte tout, du colza au bois bûches. Les représentants du groupe argumentent: «Nous estimons que plus nous pourrons allonger la période d’activité du séchoir, plus nous le rentabiliserons facilement.» Ainsi, ce bâtiment de 1.800 m² et ses équipements sont faits de compromis grâce auxquels les éleveurs entendent sécuriser leurs productions fourragères à venir.

L’emploi, facteur structurant d’une cuma

Autre défi d’avenir sur lequel les cuma du département se sont sérieusement penchées ce 31 janvier: l’emploi en cuma. La Loire-Atlantique fait déjà figure de leader en la matière: deux tiers des cuma adhérentes sont employeurs de 205 salariés en CDI. Arnaud Bourgeais, conseiller référent sur le sujet, souligne: «L’emploi est structurant dans une cuma. Toutes celles qui avaient de l’emploi quand je suis arrivé dans le réseau il y a plus de quinze ans, ont toujours des salariés. Je ne connais pas de cuma qui soit revenue en arrière.» Il pointe néanmoins qu’elles restent de petites entreprises, la grande majorité des groupes ayant moins de 3 ETP dans leur équipe.

Cette marque de fabrique départementale pourrait encore perdurer, pour peu que les cuma prennent le temps d’adapter leur offre à l’évolution des besoins. C’est d’ailleurs ce qu’elles faisaient, avec l’intervention Jean-Claude Huchon (chambre d’agriculture), appuyée par les témoignages issus des cuma (article à retrouver dans la rubrique réseaux du mensuel Entraid de mars).

Portrait conseiller au micro

Dans une démarche d’accompagnement sur l’organisation du travail sur l’exploitation, Jean-Claude Huchon invite les éleveurs à prendre le temps pour en gagner ensuite.

A l’issue de son exposé, le conseiller dessine un exemple de ce que les cuma auront à apporter à l’avenir, avec leur rôle de groupement d’employeurs, complémentaire de leur activité principale et des organisations déjà existantes. Les élevages glissent vers des modèles où «des salariés à temps partiel seront recherchés, pour assurer des tâches standardisées de l’astreinte, comme la traite.»

Désir de lisser l’activité

L’idée de jouer la complémentarité des missions confiées à la cuma et ses salariés ne sera pas pour déplaire Arnaud Vigour. Eleveur quarantenaire et président de cuma depuis peu, il confiait au micro: «Une des choses qui me fait le plus peur en tant que responsable, c’est de voir le risque de dépassement arriver quand se présente la saison des pics de travaux.»

Sa cuma de la Vallée de l’Isac employait initialement 3 personnes. «Passer à 4 salariés était trop juste financièrement.» Grâce à un emploi partagé (environ en deux mi-temps) avec un exploitant et du prêt de main-d’œuvre entre cuma, «nous réussissons à écrêter ces pics». Et c’est un objectif qu’il donne à sa cuma, sur un plus long terme, en encourageant la délégation en période creuse. Il cite en exemple le déchaumeur, tout juste arrivé dans le parc, qui devrait aider à solliciter un peu plus l’équipe pendant l’été.

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