Les Anglais s’intéressent aux cuma

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Les Anglais s’intéressent aux cuma

Un groupe de producteurs de pommes de terre anglais est venu découvrir les 24 et 25 janvier dernier l'organisation en cuma des agriculteurs français. C'est leur partenaire industriel, la société United Biscuits qui produit entre autres des chips, qui leur a parlé des cuma en France.

En effet, dans leur négociation pour une meilleure valorisation de leur production, cette société souhaite les sensibiliser sur la maîtrise de leurs coûts de production. Et donc de leurs charges de mécanisation.

Un groupe de dix agriculteurs accompagnés de deux techniciens de leur groupement et de la chargée de relations avec les producteurs de United Biscuits (fille d’agriculteur de l’Aisne qui connaît les cuma) ont donc rencontré trois cuma du Nord/Pas-de-Calais pour échanger sur leur organisation.

Stockage collectif
A la cuma de la Croix au Bois, après une présentation du réseau cuma, la discussion a porté sur leur hangar de stockage collectif et l’organisation du chantier de récolte et de reprise. Chaque membre de la cuma dispose « d’une case » où il stocke sa production. Chacun commercialise également individuellement et pas nécessairement au même partenaire.
Les visiteurs ont ensuite rencontré les adhérents de la cuma du Moulin qui travaillent en entraide et en cuma « intégrale ». La cuma dispose de toute la chaîne de production : préparation du sol, plantation, pulvérisation, récolte et mise en tas. Le stockage étant réalisé individuellement chez chaque producteur. Ils produisent à la fois de la pomme de terre de consommation pour la transformation industrielle et de la fécule pour la société Roquette. Ils négocient ensemble les contrats de production. Ils s’organisent ensuite entre eux pour se les répartir.

Toute la chaîne de production
3ème visite : la cuma du Littoral qui possède deux chantiers de récolte. Dont une automotrice Dewulf 2 rangs ainsi que toute la chaîne de mécanisation. Ils produisent de la pomme de terre consommation pour le marché du frais. Parmi les producteurs, trois d’entre eux ont constitué un GIE de commercialisation après avoir été insatisfaits de leur relation avec les acheteurs privés. Ils travaillent quasiment en assolement en commun et se sont répartis des missions spécifiques : l’un à la commercialisation, l’autre à la gestion des salariés (notamment les contrats saisonniers), l’autre à la production. Leur GIE commercialise même une partie de la production de certains de leurs collègues de la cuma.
Les agriculteurs anglais ont été très intéressés par ces visites. Ils ont surtout compris que dans chaque cuma, l’esprit d’entraide, des comptes précis et des relations humaines de qualité, sont fondamentaux pour la vitalité de la cuma.

D. Desruelle