Un bénéfice plus évident pour les éleveurs

Partager sur

Un bénéfice plus évident pour les éleveurs

La Loi Alimentation n'a pas profité à tout les éleveurs de la même manière.

Les éleveurs laitiers qui fournissent de grandes marques ont d'avantage bénéficié de la loi Alimentation que ceux qui produisent pour les marques de distributeurs, selon une analyse de l'Observatoire du prix du lait, mis en place par le magazine L'Eleveur laitier.

« Dans un contexte où la grande distribution a certes accepté des hausses sur les (produits) sous marques entreprise (Président, Yoplait, Danone…), mais s’est rattrapée en serrant la vis aux laiteries sur les MDD (marques de distributeur), les entreprises n’ont pas eu les mêmes cartes en main », souligne l’étude.

Le journal établit que Savencia (Caprice des Dieux, Saint-Albray), dont la part de MDD « est particulièrement faible », a versé une rémunération 2019 à ses producteurs de près de 20 euros par 1.000 litres de plus qu’en 2018 (à 366,32 euros/1.000 litres en Bretagne-Pays de la Loire).

« C’est deux fois plus que le +8,44 à +11,52 euros payé par Sodiaal (à 353,05 euros en Bretagne-Pays de la Loire) ou le +8,51 à +8,97 euros payé par Lactalis (à 354,66 euros en Bretagne-Pays de la Loire), chez qui le poids des MDD est plus important », commente l’étude, dont les auteurs estiment néanmoins que « la vraie déception vient de Danone. »

Le journal souligne un « paradoxe », compte tenu du fait que François Eyraud, directeur général des produits frais Danone et coprésident du groupe 5 des Etats Généraux de l’Alimentation, était au coeur des réflexions pour rendre les produits agricoles plus rémunérateurs pour les producteurs.

« Après son -1 euro en 2018, Danone n’a octroyé en 2019 que 4 à 7 euros/1.000 litres de mieux, selon les régions », souligne l’étude.

Pas encore ça au niveau des revenus

Autre enseignement de cette première année d’application de la loi Alimentation, censée redonner du revenu aux producteurs, « même si le prix du lait a globalement augmenté, rares sont encore les entreprises où il est payé au-delà du prix de revient établi par l’inter profession laitière (Cniel) de 384 euros/1.000 litres (en plaine).

La palme revient comme l’an dernier à la coopérative Isigny Sainte-Mère (Basse-Normandie) à 407,41 euros/1.000 litres. Un niveau de prix qui s’explique par la bonne valorisation de ses beurres et crèmes AOP et celle de sa production de poudre de lait infantile.

L’observatoire du prix du lait a été mis en place en 2012 à l’initiative du mensuel L’Eleveur Laitier (groupe France agricole).

Il s’appuie sur un réseau de producteurs de lait qui, chaque mois, transmettent leur paie de lait. Il suit aujourd’hui le prix du lait dans 48 laiteries, réparties dans neuf bassins laitiers, assure le magazine.

À LIRE AUSSI :

Lubrizol: un cahier des charges allégé pour l’AOP du fromage Neufchâtel