Mettre un terme à la guerre des prix alimentaires

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Mettre un terme à la guerre des prix alimentaires

Sans revalorisation tarifaire des prix alimentaires en 2021, la promesse des EGA visant à assurer une juste rémunération de tous les maillons de la chaine alimentaire et notamment des agriculteurs, ne pourra être tenue.

Dans un communiqué commun, les trois organisations ANIA, Coopération Agricole et ILEC s’émeuvent des pressions à la baisse des prix alimentaires, observées dans les négociations commerciales entre les fournisseurs et les quatre principales centrales d’achat.

L’application de la loi Egalim hoquette. Les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances de cette loi issue des États généraux de l’alimentation. Elle poursuivait notamment l’objectif de: «payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail» expliquait à l’époque le Ministère de l’Agriculture. Or, le rapport de force entre les entreprises agro-alimentaires et les distributeurs, ne s’estompe pas. Au contraire! «Les deux premières années de l’application de la loi EGAlim n’ont pas vu disparaître la déflation dans les négociations commerciales annuelles entre les fournisseurs et les quatre principales centrales d’achat des distributeurs: -0,4% en 2019 et -0,1% en 2020» constatent de concert l’ANIA, la Coopération Agricole et l’ILEC (*) qui dans le même temps s’inquiètent d’un retour de la guerre des prix dans les linéaires: – 0,5% de juin 2019 à juin 2020 et jusqu’à -1,3% pour les grandes marques alimentaires (Source: Nielsen).

De la valeur aux producteurs

En amont, les agriculteurs risquent une fois de plus de ne pas bénéficier d’une juste revalorisation du prix de vente de leurs produits. «Les agriculteurs coopérateurs sont fortement engagés dans les transitions agroécologiques. Tous les efforts mis en œuvre par les producteurs et les transformateurs en matière de RSE, au bénéfice de la société et des territoires injectent une vraie valeur dans nos produits de consommation. Cette valeur doit être reconnue dans les négociations et ne doit pas être balayée au nom du prix toujours plus bas», explique Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.
De leurs côtés, la Fnsea et JA, plaident pour  apporter «toute la transparence qui fait défaut aujourd’hui dans les négociations commerciales afin d’identifier les raisons pour lesquelles la valeur créée n’arrive pas chez le producteur».

*ANIA : Association Nationale des Industries Alimentaires (17723 entreprises alimentaires de France).
*Coopération Agricole : représentation unifiée des coopératives (40% du secteur agroalimentaire et 2300 entreprises coopératives)
*ILEC : Institut de liaisons des entreprises de consommation (86 entreprises fabriquant des produits de marque de grande consommation (PGC)

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