Maïs grain récolté en été: 90€/ha

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Maïs grain récolté en été: 90€/ha

Depuis quelques années, la cuma du Plain, située sur le littoral calvadosien, constate le développement de la culture de maïs en grain. L’une des raisons est le changement climatique. Elle adapte donc son matériel à cette tendance. Rencontre avec son président.

Franck Labarrière, éleveur de bovins et président de la cuma du Plain, le constate, «depuis quatre à cinq ans, il y a eu une modification de l’assolement chez les adhérents, avec un regain du maïs grain. Les coups de chaud, maintenant réguliers en fin de printemps, en sont une des raisons.»

Bien sûr, dans cette zone côtière entre Cabourg et Ouistreham, la culture du maïs grain a toujours été présente. Depuis la création de la cuma en 1982, plusieurs moissonneuses se sont succédées, notamment pour récolter les grains d’été. Les entreprises de travaux agricoles assuraient, elles, une partie de leurs récoltes d’automne.

Jusqu’à peu, le pois restait plus rentable. Mais comme en féverole, les températures printanières élevées ont amené des rendements irréguliers avec, en plus, l’apparition de maladies. «Dans la région, les températures plus chaudes ne pénalisent pas le maïs. Nous arrivons à des moyennes de 105 q secs par hectare. Ce sans arrosage.»

Maintien du dynamisme

D’où une évolution dans les rotations dans lesquelles le maïs grain prend le pas. Pour maintenir l’activité moisson, la cuma l’a développée à la période automnale. Et ce, malgré la perte d’adhérents à l’origine d’une diminution de surfaces.

La récolte du maïs représente aujourd’hui 25% du chiffre d’affaires. Elle participe grandement à l’amortissement de l’unique moissonneuse et maintient un tarif raisonnable. «Avec des chauffeurs adhérents et un amortissement sur 10 ans, nos coûts de récolte sont de 90 €/ha en été pour une surface totale de 150 ha et de 125 €/ha en automne pour 40 à 50 ha, détaille le président. Et de poursuivre : Cet équipement évite les frais de prestation d’un entrepreneur. De plus, nous sommes taillés pour répondre à des demandes supplémentaires.»

Ce choix s’avère d’autant plus judicieux que l’actualité économique du territoire ajoute son grain de sel. Avec la fermeture de la sucrerie locale de Cagny, la culture des betteraves sucrières va sûrement laisser des surfaces, notamment au maïs grain.

Autre constat vis-à-vis du climat et de la culture de maïs, les premiers semis sont plus précoces d’un mois (vers le 15 avril). Et la récolte est totalement close fin octobre. Quinze ans auparavant, elle s’étalait sur le mois de novembre. Le tout avec des variétés plus tardives (270 en indice contre 250 avant).

L’autre achat récent du groupe est celui d’une bineuse. Mais là, c’est le changement de réglementation qui en est à l’origine.