[Fonctionnement des groupes] Au changement, l’équipe se réorganise

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[Fonctionnement des groupes] Au changement, l’équipe se réorganise

Leur arrivée au poste de président de leur cuma a redistribué les rôles. Pierre-Yves Govin, cuma de Romillé, et Sébastien Botrel, cuma de la Baie, témoignaient à l’AG de la fédération Bretagne Ille Armor.

Quand des responsables de cuma sortent du terrain, d’autres doivent prendre le relai. Pour que cela fasse gagner le groupe, un premier réflexe que peut avoir l’équipe, serait de s’organiser en fonction de la nouvelle compo. Des jeunes présidents de cuma témoignent.

Et si succéder n’était pas remplacer? Dans un contexte où investir des forces vives dans les organisations agricoles est de moins en moins évident, entre un nombre d’agriculteurs qui fond et leur temps disponible qui se raréfie, la fédération des cuma Bretagne Ille Armor s’intéressait à la gouvernance des cuma lors de son assemblée générale 2017. Elle avait invité deux témoins, présidents de leur cuma depuis peu d’années. Leur autre point commun est de ne pas avoir considéré le poste qui leur était laissé, comme un moule dans lequel entrer. «Je ne me voyais pas faire autant de choses que mon prédécesseur», résume d’emblée Sébastien Botrel, cuma de la Baie.

«Après onze ans au conseil d’administration», dont presque cinq en tant que trésorier, «j’ai accepté de devenir président à condition de plus répartir les rôles». Ainsi la cuma, située à Hillion, avec quatre salariés et un apprenti pour 80adhérents, est désormais managée avec l’implication de trois vice-présidents, contre un seul auparavant. «Nous sommes cinq à prendre les décisions, ça rassure», glisse le président. «Nous fonctionnons aussi par commissions, correspondant chacune à une activité. C’est un moyen aussi d’investir des adhérents qui ne sont pas au conseil d’administration.» La cuma collecte un peu plus «l’avis de tout le monde», sans que Sébastien Botrel identifie d’importantes difficultés, «si ce n’est qu’il ne faut pas trop se disperser».

Plus ça a été long, plus c’est dur

A Romillé, c’est l’an dernier que le président a changé, juste trois ans après le précédent changement. «Se dire qu’on part pour des années et des années fait peur», constate Pierre-Yves Govin. La cuma avait le même président depuis douze ans et si le prédécesseur de Pierre-Yves avait accepté d’endosser la fonction, «c’est qu’il savait qu’il prendrait sa retraite trois ans après. Il avait la perspective de ne pas y être longtemps». Même chose pour l’intervenant du jour, bien qu’il soit encore très loin d’un âge de départ en retraite: «Inscrire noir sur blanc dans le règlement de la cuma que les mandats doivent être courts», moins de cinq ans, «ça a été un des premiers points suite à un travail de réflexion mené par la cuma avec l’accompagnement de la fédération».

Le trésorier actuel n’assure pas les mêmes tâches que le précédent, le président ne participe pas aux recherches de devis…, les habitudes du groupe sont bousculées. «Les rôles sont répartis en tenant compte du profil des gens», justifie Pierre-Yves Govin qui ne court donc pas lui-même chez les concessionnaires lors des renouvellements d’outils. «Au moins, ça permet d’avoir quelqu’un qui va animer la réunion de synthèse», avec un regard plus facilement objectif sur les chiffres. Ainsi, la  cuma de Romillé avance désormais. Et elle sait déjà qu’elle doit trouver une solution dans deux ans car, pour son jeune président, c’est le règlement intérieur qui sifflera les trois coups. Il n’aura pas le droit de se représenter.

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