La mayonnaise a pris avec des cultures spécialisées

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La mayonnaise a pris avec des cultures spécialisées

Le petit ensemble tracteur - épandeur symbolise la diversité qui nourrit les échanges dans le groupe.

Avec des éleveurs, des maraîchers et des arboriculteurs au collège de ses adhérents, la cuma de Chavagne joue la carte de la diversité. Elle assume d’autant plus fortement son rôle de lieu de rencontres entre différents acteurs agricoles de son territoire.

Des maraîchers et des arboriculteurs comptent parmi les adhérents d’une cuma à Chavagne (35), ce depuis trois ans. Initialement, le groupe d’une dizaine d’entreprises spécialisées et voisines de la cuma cherchait juste une structure pour accueillir des financements. Depuis, l’idée a mûri, les projets fleurissent. L’expérience se montre plus enrichissante. «Ce n’est pas le chiffre d’affaires des matériels de maraîchage qu’il faut regarder, mais la diversification de l’activité de la cuma et les échanges que cela permet entre des maraîchers bio et des éleveurs, pour la plupart en système conventionnel», précise Guillaume Aveline, le président de la cuma du Progrès.

De la complémentarité

Aujourd’hui, ce sont trois matériels spécialisés qui sont à la cuma: un tracteur et un épandeur à fumier de petite taille et un broyeur de branches utilisé en arboriculture. Ces outils ne constituent pas une section à part. Et les parts sociales des adhérents sont à l’hectare pour tous, éleveurs comme maraîchers. Intégrer ce public nouveau a été fait «sans générer de complexification dans la gestion de la cuma», atteste Guillaume Aveline. Un arboriculteur/maraîcher représente ses collègues des deux filières au bureau de la cuma. Guillaume rappelle aussi qu’à la cuma, la moitié des adhérents partent à la retraite ces prochaines années. Alors, quelques têtes nouvelles permettent de voir l’avenir d’un meilleur œil. Autre point positif pour la cuma, certains travaux comme l’épandage de fumier sont demandés en prestation. Ils complètent donc bien l’emploi du temps du salarié de la cuma, en dehors des périodes de pointe.

Une formule cuma adaptée au maraîchage

Hervé Delestre, arboriculteur impliqué depuis le début du projet et membre du bureau de la cuma du Progrès témoigne. «En maraîchage, on part de loin! Les techniques sont propres à chacun et chacun est persuadé de détenir la «bonne recette», alors ce n’est pas facile pour se mettre d’accord sur des investissements en commun. Pourtant, y parvenir, comme nous l’avons fait, permet d’éviter un investissement supplémentaire pour des tâches occasionnelles. C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’utilise les trois outils de la cuma et je sollicite aussi le salarié pour m’aider au fumier.

Maraîchage et arboriculture en cuma

Hervé Delestre, arboriculteur, membre du bureau de la cuma du Progrès.

Ces trois années ont été très enrichissantes: au début du projet, je découvrais totalement le fonctionnement d’une cuma. Nous n’aurions jamais pas pu faire ça sans l’expérience que nous a apportée le groupe en place. Je tire mon chapeau à mes collègues éleveurs pour le respect de leurs engagements et leur position claire. Après cette première phase de mise en route, j’espère pouvoir consolider le groupe de maraîchers et arboriculteurs et réfléchir ensemble à de nouveaux investissements. Par exemple en arboriculture, cela pourrait être un broyeur à marteaux, une effleureuse, des outils de travail sur le rang… On aurait tout à y gagner !»

 

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