Des mesures pour mieux protéger et partager l’eau

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Des mesures pour mieux protéger et partager l’eau

Le ministre doit présenter lundi une vingtaine de mesures après sept mois de négociations entre représentants du monde agricole, des associations environnementales, des collectivités, des agences de l'eau, dans le cadre d'une deuxième phase des assises de l'eau.

François de Rugy doit présenter ce lundi des mesures pour mieux protéger la qualité de l'eau, la partager et préserver les rivières et les zones humides, alors le réchauffement climatique va entraîner une baisse de l'eau douce disponible dans l'Hexagone.

Selon le ministère de la Transition écologique, le débit moyen des cours d’eau français devrait diminuer de 10 à 40% à horizon 2050-2070 comparé à aujourd’hui.

Face à la raréfaction attendue de cette précieuse ressource, le gouvernement veut faire baisser les prélèvements de 10% d’ici cinq ans et de 25% d’ici 15 ans, par rapport aux 16 milliards de m3 prélevés annuellement pour l’agriculture et les usages domestiques.

Le ministre doit présenter lundi une vingtaine de mesures après sept mois de négociations entre représentants du monde agricole, des associations environnementales, des collectivités, des agences de l’eau, dans le cadre d’une deuxième phase des assises de l’eau.

Pour inciter les particuliers à consommer moins d’eau, les collectivités pourront ainsi mettre en place des tarifications variables en fonction de la consommation et des saisons. En clair, le prix de l’eau augmenterait à partir de certains seuils pour pénaliser les gros consommateurs ayant une piscine ou lavant souvent leurs voitures.

En contrepartie, la mise en place d’une tarification sociale de l’eau pour les ménages les plus modestes, pour l’instant au stade de l’expérimentation, devrait être généralisée.

Le gouvernement souhaite aussi améliorer la qualité de l’eau, alors que la pollution liée à l’agriculture intensive (pesticides et nitrates) reste importante.

Pour réduire les épandages de produits chimiques à proximité de sources ou de nappes phréatiques alimentant le réseau d’eau potable, les communes disposeront à l’avenir d’un droit de préemption sur les terres agricoles dans ces zones.

En 2013, 1.000 captages d’eau prioritaires avaient été repérés, mais seule la moitié bénéficie d’un plan d’actions. Le ministère veut que la totalité soit concernée d’ici fin 2021.

Une autre piste envisagée est de faciliter les usages des eaux de pluie, des eaux retraitées par les stations d’épuration ou encore les eaux domestiques dites « grises » (douche, lavabo, lave linge…) pour arroser des pelouses ou laver des voitures.

Des retenues d’eau pourront être créées, mais uniquement si elles répondent à plusieurs besoins. Des demandes d’agriculteurs de stocker l’eau pendant l’hiver se heurtent parfois à l’opposition d’associations environnementales, comme dans le conflit récent autour du barrage de Caussade dans le Lot-et-Garonne.

Le ministère prévoit également de remettre en état naturel 25.000 km2 de cours d’eau.

La première partie des assises de l’eau avait mis l’accent sur la rénovation des réseaux d’eau potable pour éviter les pertes qui concerneraient un litre sur cinq.