Pour que la lassitude ne l’emporte jamais

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Pour que la lassitude ne l’emporte jamais

La cuma de Steenvoorde essaie à l’idéal d’attribuer à chaque adhérent une mission comme la responsabilité d’un matériel.

Une recette magique pour impliquer les adhérents dans la vie de la cuma? S’il y en existait une, cela se saurait, selon Michael Sterkeman, président de la cuma de Steenvoorde (Nord). Mais une volonté farouche permet de bouger les lignes et de dynamiser le groupe. Rencontre.

À force de réunions, certains se lassent… Nous veillons à ne pas trop en organiser. En revanche, nous voulons que tout le monde soit présent. La formule consiste à dire que la présence est indispensable.» Selon Michael Steerkeman, ce n’est pas que du discours. Et le président d’expliquer. «Nous prévoyons, par exemple, que c’est à l’AG que les engagements des nouveaux arrivants seront signés. Ou encore les engagements pour un nouveau matériel. Les absents risquent de ne pas pouvoir accéder au matériel. Vous pouvez être sûr que tout le monde vient!»

«Chez nous, on répartit les tâches!» L’idéal est que chaque adhérent ait une mission. «Dernièrement, un adhérent présent depuis deux ans a été volontaire pour prendre en charge un petit outil. Ce qui lui permet de se former pour passer plus tard à un outil plus important.» Le responsable du matériel ne s’occupe pas que du planning, il lui revient aussi de le renouveler. En outre, le conseil permet au responsable de matériel qui s’investit de gérer le dossier. Et ce, jusqu’à l’établissement du bon de commande final.

Personne ne perçoit d’indemnité. «Grâce à quoi, personne ne peut se défausser par un ‘il est payé pour ça’.» À celui qui a le matériel en charge de faire en sorte qu’il fonctionne. «Un responsable de matériel ne peut pas dire ‘untel m’a rendu l’épandeur avec l’échelle pliée’. C’est à lui d’appeler l’utilisateur!» Chacun prend ainsi la mesure du travail à fournir. «Il reste assez de tâches ingrates à accomplir aux administrateurs! Et s’il ne le fait pas, il y en a toujours un adhérent pour épingler un dysfonctionnement à l’AG.»

Réussir à mobiliser tout le monde

Quand l’AG débute traditionnellement en présentant les comptes dans le détail, un tiers des adhérents risque d’être parti au moment d’aborder les projets. «S’il y a beaucoup de projets à discuter, j’envoie avant tous les comptes par courriel. Bilan, compte de résultats, comptes analytiques… à l’entête de la cuma pour qu’ils réalisent bien que c’est leur structure. Il n’y a rien à cacher, et ce n’est pas coûteux!»

Le temps économisé pour rentrer dans les détails lui permet de débuter la séance par les projets qui mobilisent vraiment l’assistance. Il veille ainsi à ce que les présentations de l’AG varient pour que la lassitude ne l’emporte jamais. Le président évite aussi de jargonner. «Je rappelle toujours qu’un bilan, c’est la situation de la cuma, que l’actif correspond à tout ce qu’elle a, que le passif rappelle comment elle l’a financé.»

« À la cuma de Steenvoorde, personne ne peut se permettre de se défiler face à une décision à prendre. La formule ‘à vous de voir!’ n’a pas sa place chez nous, insiste Michael Steerkeman. C’est ta cuma et celle des autres adhérents, pas celle de l’équipe dirigeante, donc à nous de voir!» Dès lors que le cadre est posé et partagé par tous, l’ouverture d’esprit au sein du collectif se révèle féconde.