Moisson 2016 : un tour de triste plaine en batteuse

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Moisson 2016 : un tour de triste plaine en batteuse

Au nord, se noircit le "twitoscope" édité par Guillaume Boyet (Semences de France).

Encore en cours, la moisson s'annonce de moyenne à catastrophique, selon les régions. Elle est déjà comparée à 1976 et sa sécheresse, restée dans les livres et les mémoires. 2016 laissera aussi sa trace, numérique. La preuve sur twitter.

Les illustrations restent belles, certains agriculteurs connectés veulent garder un sourire, mais la récolte 2016 ne sera pas bonne. Très mauvais signe même, les analystes creusent dans la mémoire collective pour trouver une année comparable. Et l’étalon le plus récurrent est 1976, avec sa sécheresse. Quarante ans plus tard, c’est l’inverse: l’eau a eu raison des espoirs des producteurs. Car les débuts de cycles avaient été plutôt favorables, jusqu’aux pluies de fin mai.

Certains secteurs sont relativement épargnés, comme en Bretagne.

 

La récolte nationale de blé était prévue aux alentours de « 32 Mt », le 12 juillet, puis moins de 30 désormais. Les chiffres avancés, par exemple, par Offre et demande agricole, qui n’en finit pas de revoir à la baisse sa prévision de récolte nationale, ne sont que des estimations, mais ils sont loin de la moyenne quinquennale (37 Mt) et encore plus du record de l’an dernier, supérieur à 40 Mt.

Le cœur de la production touché

En début de semaine, le cœur des chantiers de récolte de blé tendre gagnait la latitude parisienne: «on arrive à l’épicentre des mauvaises conditions climatiques de mai–juin.» Par endroits, «les chutes de rendements sont impressionnantes», juge Pascal Hurbault, responsable de la communication de l’AGPB.

La carte partagée par Guillaume Boyet (Semences de France) est basée sur les rendements communiqués via le réseau social par les agriculteurs connectés. Elle confirme que les diminutions de rendement les plus spectaculaires s’observent dans la partie nord du pays. Parmi ceux qui partagent leurs données: cet agriculteur du Loiret dont la récolte plafonne à 40q/ha. Et il est bien question de blé.

«Ce champ fera 34q/ha en moyenne. Les autres, c’est plus souvent 25 à 30», commente-t-il, sachant que sa normale se situe à 60q/ha, voire 70, les bonnes années.

Ailleurs dans le département, un autre cultivateur se souvient: sur des variétés comme Sy moisson ou Gayta, «nous avions des potentiels de 90 ou 100q/ha.» Il en a finalement tiré 45 à 50q/ha. Bonne ou mauvaise terre, «il n’y a aucune différence. C’est la météo qui a joué.» Son blé dur n’atteint pas la barre des 30q/ha et finalement, ce sera le colza qui aura le mieux résisté: «Dans ma commune, ça va de 25 à 41q/ha.»

https://twitter.com/planglois45/status/754656558865387520

Dans les bassins de production du nord de la France, «pire récolte depuis 40 ans», ou «catastrophique» semblent être les principaux qualificatifs qui marqueront durablement la moisson 2016, dont les plus jeunes installés et les étudiants se souviendront certainement. Les exploitations de lycée ne sont pas épargnées.

https://twitter.com/agritof60/status/756919014492897280

Finalement, et sans parler des problèmes de qualité, le résumé sera rapidement fait, même avant la fin des chantiers.

Malgré tout, certains s’efforcent de rester positifs ou philosophes, et gardent une âme de poète.


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