[Avis New Holland CR8.90] Une machine à rotor qui impose un nouveau rythme

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[Avis New Holland CR8.90] Une machine à rotor qui impose un nouveau rythme

Un vent nouveau anime l’activité moisson de la cuma de Treffendel. Avec une batteuse non conventionnelle dans son parc, elle fait tourner plus vite les chantiers.

La cuma de Treffendel a investi en 2017 en remplaçant une de ses deux batteuses conventionnelles par une à rotor. Le groupe a bénéficié d’une belle campagne pour se mettre en route et se donner des perspectives avec ce nouvel outil.

Le chantier tourne avec une autre couleur. A la moisson 2016, la cuma de Treffendel œuvrait avec deux John Deere, une 2264 de 1998 et une T550 de 2009. Un an plus tard, fidèle au poste, la plus ancienne est toujours là. Pas la plus récente, remplacée par une New Holland, une CR8.90 qui introduit la séparation rotative à la cuma.

x2 sur le débit de chantier

Plus efficace, avec une cadence de travail de l’ordre des 3ha/h, contre 1,4 à la moissonneuse qu’elle a remplacée, la nouvelle monture de Frédéric Bougeard est néanmoins contrainte de rentrer plus tôt à l’écurie. «Autant ça fonctionne bien dans les bonnes conditions», autant quand l’humidité revient, le chantier devient compliqué et le chauffeur évalue qu’avec la moissonneuse à rotor, sa journée de récolte est plus courte d’environ 2h.

Parmi les équipements, «il y a un capteur de rendement et un autre pour l’humidité.» Si le premier est de l’ordre du gadget, le second s’avère être un atout précieux pour l’opérateur: «ça indique bien à quel moment il faut arrêter le soir.»

-2h sur le temps de travail

Jean-François Nogues insiste: «c’est une habitude à prendre, un autre rythme pendant les moissons…» Vice-président de la cuma, il apprécie le changement de batteuse: «ça avance quand même pas mal quand on est dans les meilleures heures!», salue-t-il en constatant néanmoins que la demoiselle est plus exigeante: «Il faut être plus précis sur les réglages et les ajuster plus souvent au fil de la journée par rapport à des moissonneuses conventionnelles.»

Habitudes à prendre

Frédéric Bougeard confirme: «Il faut être plus rigoureux pour que le débit soit au top. Autrement, pour les réglages et l’entretien, c’est similaire…» Quant à la prise en main, le chauffeur concède que des habitudes sont à prendre, «peut-être plus du fait du changement de marque.»

Opération d'attelage de la barre de coupe

Frédéric Bougeard constate qu’avec une coupe de 7,60m, l’accessibilité des parcelles à moissonner devient parfois plus que complexe.

Maintenir l’attractivité du service! La motivation qui a poussé la cuma à renouveler une automotrice est claire. Avec son engin qui ne s’effraye pas d’avoir 30ha à couper dans sa journée, bien servir l’ensemble des demandes est plus facile. Sans considérer le potentiel en orge et colza, «nous pourrions même développer la surface d’une centaine d’hectares», évalue Frédéric Bougeard. L’attractivité passant aussi par le tarif, les responsables expliquent que celui-ci sera maintenu dans les mêmes eaux qu’auparavant, «ce sera dans les environs de 140€/ha», estime Olivier Rubin, le président de la cuma, espérant aussi voir l’activité augmenter pour réduire encore cet indicateur.

Espoir de développer la surface

Au niveau de l’organisation du groupe, pour le moment, l’évolution du parc n’a pas révolutionné le fonctionnement. «C’est notre première année», rappelle le chauffeur. De son poste de pilotage, il identifie déjà quelques points à étudier à l’avenir si la cuma veut encore gagner en efficacité: Avec un bec qui a changé d’envergure, «il va falloir revoir les barrières et les entrées de champ.» Et si l’agriculteur adhérent apprécie de ne plus trop rester à attendre que la remorque s’emplisse, c’est plutôt la moissonneuse qui se retrouve bloquée, trémie pleine, dans sa parcelle si la logistique reste calée sur la cadence d’avant.

Vidange de la trémie dans une remorque Rolland

La nouvelle moissonneuse fait le pont entre qualité du service et coût maîtrisé.

Frédéric pointe enfin: «Avec 7,60m, on chevauche encore plus de bandes de semis.» Le nivellement doit donc être plus particulièrement soigné, sous peine de faire manger plus de terre à l’affamée automotrice. Peut-être que d’autres idées d’amélioration émergeront lors d’une réunion de bilan que le vice-président espère concrétiser avec les adhérents à l’issue de cette campagne inaugurale du battage au rotor.

L’activité estivale de la cuma de Treffendel

La moisson à la cuma concerne une dizaine d’adhérents pour environ 350 ha de blé et un peu d’orge. La cuma est employeuse de deux permanents et fait appel à deux saisonniers pour le pressage de la paille.

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