Par et pour la technologie, leur système évolue

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Par et pour la technologie, leur système évolue

Trois des cinq robots de la SCL sont reliés à un système d’analyse du lait, utile pour le suivi de la santé et la reproduction du cheptel.

A la cuma des Villages, le système est assis sur la diversité des productions et leur complémentarité. Quant aux individus, ils sont spécialisés dans leurs responsabilités, leur travail et l’usage des outils nécessaires à l’atelier dont ils ont la charge.

Pour voir de la technologie moderne, nul besoin de visiter les grands salons agricoles. A la cuma des Villages, dans la Somme, les engins du travail quotidien sont équipés de ce que d’autres ne voient que dans les vitrines. Guidage RTK dans les champs, coupure de tronçons sur le matériel de pulvérisation… «Nous sommes des utilisateurs intensifs de technologie», résume Pascal Lévèque, président de cette cuma dont la grande particularité est la gestion commune de l’assolement des adhérents : plus de 900 ha de cultures industrielles et fourragères. Ce fonctionnement, décidé dans les années 90, mutualise le risque et les conséquences d’un loupé dans la conduite d’une culture ou d’une parcelle.

Dix chefs d’entreprises agricoles

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Dans les analyses économiques de l’atelier lait, «nous sommes toujours à un coût de production entre 100 et 150 €/1 000 l de moins que la référence», annonce Pascal Lévèque, ici avec Martin.

Presque vingt ans après, le système est toujours là. Mieux, de nouveaux agriculteurs sont venus renouveler et même renforcer l’effectif. Pour Pascal Lévèque, ils sont attirés par les bonnes conditions de travail, les nouvelles technologies en elles-mêmes… et parce que ça marche. Et à l’avenir, «je pense qu’il fonctionnera encore».

Aujourd’hui, deux SCEA et sept exploitations individuelles constituent la cuma des Villages. Ils sont dix chefs d’entreprise agricole à se partager les charges, les risques, le travail, les revenus… et les rôles. En effet, si les décisions stratégiques se prennent après concertations dans le groupe, la gestion quotidienne est assurée par ceux en charge de l’atelier. «On établit des protocoles», se complètent Pascal et Martin Lévèque.

L’objectif : que ceux qui, comme eux, n’interviennent auprès des vaches que lors de leurs jours de garde, puissent le faire sereinement. Car dans le groupe, les six exploitations disposant d’un droit à produire du lait, ont aussi mis en commun leur troupeau. C’est avec les vaches que la logique s’est initiée en 1992, «pour organiser la valorisation de la main d’oeuvre», se souvient Pascal.

Cette rationalisation de la main-d’oeuvre pour les vaches a permis au groupe de se consacrer à des productions type pommes de terre, betterave ou lin. En 2016, un second bâtiment de production a été inauguré suite à l’arrivée d’un nouvel élevage dans la structure : deux nouveaux robots de traite complètent la flotte des trois déjà installés depuis 8 ans dans l’ancien bâtiment.

A la SCL O’Lait, la structure qui regroupe ces éleveurs, on croise aussi des robots racleurs sur les caillebotis ou pousseurs dans les auges. Dans le nouveau bâtiment, l’ambiance est régulée par un système autonome branché à une station météo. «Ici, on met les vaches plutôt en fin de lactation». La raison est que, dans l’ancien bâtiment, les trois automates sont supervisés par un système d’analyse régulière du lait. Il sert à la détection des chaleurs, diagnostique les gestations, génère des alertes sanitaires…

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Robot pousseur pour les auges. De l’autre côté des cornadis, son homologue racleur circule et travaille.

Un investissement techniquement pertinent

Quand le troupeau s’agrandit – avec l’arrivée d’un nouvel éleveur, le régime de croisière sera atteint avec environ 300 vaches – le suivi individuel devient complexe. Son nouvel outil aide la SCL à maintenir un IVV optimal et avoir une gestion précoce des problèmes. Donc à maîtriser les charges. «Notre Herd Navigator, c’est un investissement de 50 000 €», complète Pascal Lévèque, mais le groupe a fait ce choix. Choix possible «parce que nous sommes plusieurs». Choix assumé, car économiquement justifié.


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Entraid publie son édition spéciale départementale Mayenne mai 2017 cuma machinisme agricole.

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