Quatre outils contre le gel en vigne : hélico, tours à vent, bougies, aspersion

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Quatre outils contre le gel en vigne : hélico, tours à vent, bougies, aspersion

Plusieurs outils existent pour protéger les vignes. Ils sont plus ou moins faciles à mettre en œuvre et leur coût de revient n’est pas neutre.

Voici quelques outils déployés en viticulture pour lutter contre le gel.

Après le printemps 2016, un nouvel épisode de gel printanier affecte les vignobles. Son emprunte désastreuse épargne toutefois les viticulteurs disposant de moyens de lutte.

Hélicoptère

Parmi ceux-ci, le plus spectaculaire est l’hélicoptère. Il a été utilisé dans le vignoble de Montlouis-sur-Loire, en Indre-et-Loire. Son action de balayage de l’air suffit à procurer les quelques degrés supplémentaires qui éviteront l’anéantissement partiel ou total des vignes. Sur le plan technique, les résultats semblent probants. Toutefois, la mise en œuvre nécessite de la préparation en amont: étude d’un plan de vol permettant de bien couvrir les parcellaires exposés. Mais surtout, l’irruption d’un aéronef en pleine nuit peut susciter quelques remous dans le voisinage de la part de riverains qui n’apprécient que moyennement le vrombissement de l’appareil. Sur le plan financier, les conseillers viticoles disposent encore d’assez peu de données économiques en comparaison des autres moyens de lutte.

Reportage de France Bleu Tourraine : les viticulteurs emploient les grands moyens pour lutter contre le gel. Ils utilisent des hélicoptères au dessus de parcelle de vignes à Montlouis.

Tours à vent

L’essor des tours à vent, installées sur un socle de béton, s’explique par l’efficacité avérée de ce moyen de lutte et leur facilité de mise en œuvre. Ainsi, la cuma Protectgel, dans le Loir et Cher, (voir l’article déjà paru sur ce sujet sur notre site) spécialisée dans cette activité, est satisfaite. Chaque tour couvre environ 5 à 6 ha. Lorsque le parcellaire est exploité par plusieurs viticulteurs, l’option collective (cuma) est envisageable. Il est nécessaire de tester avant la saison le bon fonctionnement de l’appareil. Ces tours peuvent être équipées ou non de brûleurs. L’alarme se déclenche automatiquement au moment crucial pour éviter le pire.

Un bémol: l’orientation de la tour. Celles-ci sont généralement positionnées pour protéger au mieux le parcellaire, en fonction des vents dominants, plutôt sud/sud-ouest. Or, lors des derniers épisodes climatiques, on a constaté des masses d’air froid venues du nord-est. Ce qui atténue l’efficience des tours. Depuis peu, des tours à vent mobiles  (voir notre article ) ont fait également leur apparition sur le marché.

Eolienne lutte antigel

Cette éolienne est faite pour protéger les vignes et les arbres fruitiers contre les gelées de printemps.

UNE ÉOLIENNE DE PROTECTION MOBILE CONTRE LE GEL DE PRINTEMPS

Selon le référentiel économique du vigneron publié par la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, le coût de la lutte antigel (coût correspondant à l’amortissement et aux charges de fonctionnement pour 2 jours de protection par an, sans aides financières) s’élève à 0, 29 €/l pour les tours à vent sans brûleur, et 0,48 €/l pour les tours à vent avec brûleur.

Bougies et Frost-Buster

Dans certains vignobles réputés, on dispose des bougies ou chaufferettes qui permettent de réchauffer l’air. Mais cela demande beaucoup de main d’oeuvre pour la mise en place et l’allumage. Autre système assez peu usité: des brûleurs de gaz fixés à l’arrière d’un tracteur (frost-buster). Conçu au départ pour l’arboriculture, le Frostbuster a été adapté aussi en vigne. Attelé à un tracteur toujours en mouvement, l’appareil va se déplacer entre les rangs de vignes pour diffuser de l’air chaud.

 Aspersion

Enfin le système d’aspersion des vignes semble donner satisfaction. Un tel système peut notamment intéresser les viticulteurs qui seraient déjà équipés d’installation pour l’irrigation. Le principe est d’arroser par le haut pour protéger le végétal. Cependant, la technique est consommatrice en eau et impose une surveillance rigoureuse pour s’assurer qu’il n’y ait pas de fuites dans les réseaux, et qu’aucun spinkler ne soit bouché. De plus, les frais d’entretien de l’installation peuvent s’avérer coûteux.

Article écrit avec la participation de Mickaël Graciano, de la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher.

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