Investir dans un projet d’injection de biométhane

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Investir dans un projet d’injection de biométhane

Le financement d’un projet repose sur 20 à 30 % d’apports en fonds propres (subventions comprises) et 70 à 80 % de financements bancaires.

Injecter du gaz vert dans le réseau ne s’improvise pas. Si le modèle économique évolue et a prouvé sa rentabilité, quelques repères permettent de mieux le comprendre. Entretien avec Pierre-Yves Eon, chargé de mission financement à la Direction Biométhane de GRDF.

«L’investissement à effectuer va du simple au double selon la taille de l’unité de méthanisation et le type d’intrants.» Il faut compter environ 3 M€ pour une installation de 50 Nm³/h, et jusqu’à 6 à 7 M€ pour un site de 200 à 250 Nm³/h.

Ces installations incorporent aussi bien des effluents d’élevage que des résidus de cultures ou des CIVE (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique).

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La loi EGALIM et son décret d’application sur le droit à l’injection paru le 29 juin 2019 définissent les conditions technico-économiques de renforcement des réseaux de gaz naturel nécessaires pour l‘injection du biogaz.  Cela permet aux opérateurs d’adapter leurs réseaux en fonction de critères définis par la CRE (Commission de Régulation de l’Energie). De plus, une réfaction de 40 % est déjà appliquée sur le raccordement au réseau gaz pour soutenir le porteur de projet.

3 millions

Les projets sont généralement subventionnés par des aides de l’ADEME et des Conseils régionaux. De par la multiplication du nombre de projets en France, ces subventions sont amenées à diminuer mais d’autres sources de financement sont proposées pour accompagner le développement de cette filière. Des collectivités ont mis en place localement des SEM énergie et des fonds d’investissement régionaux qui participent également au financement. Ces structures locales accompagnent au plus près les porteurs de projet.

Le prix du biogaz

Pour financer leur installation, les producteurs bénéficient d’un tarif d’achat du biométhane sur 15 ans qui leur permet d’avoir une visibilité à long terme. «Selon la taille de l’installation et le débit, le prix de vente à un fournisseur de gaz naturel variera entre 64 et 95 €/Mwh, explique Pierre-Yves Eon, auquel s’ajoute une prime de 20 et 30 €/Mwh pour les intrants issus de l’agriculture et de l’agroalimentaire qui alimentent le digesteur.»

Une évolution des tarifs d’achat est attendue dans les mois à venir pour tenir compte de la maturité de la filière.

Retour sur investissement

Chaque projet est différent. «Pour un investissement de 3 à 6 M€, il faudra compter un retour sur investissement entre 8 et 9 ans.» Le fonctionnement d’un site engendre des charges d’exploitation qui représentent 45 à 55 % du chiffre d’affaires. Tout au long des 15 ans, les producteurs devront maintenir et exploiter leur installation pour en assurer l’efficience.

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3 types de projets

Dans un projet «à dominante d’effluents d’élevage», avec un apport de 17 000 t/an d’effluents d’élevage et 2 500 t/an de cultures, l’unité produira 81 m³ CH4/h de biogaz épuré avec un débit d’injection moyen. L’investissement sera de 3 à 4 M€.

Dans un projet «à dominante de cultures intermédiaires», avec un apport de 20 000 t/an de cultures et 3 200 t/an de déchets des IAA, on obtiendra 180 m³ CH4/h de biogaz avec un débit d’injection moyen. L’investissement sera de 6 M€.

Dans un projet «agricole territorial», avec 16 000 t/an d’effluents d’élevage, 5 500 t/an de biodéchets et 7 000 t/an de cultures, l’unité produira 200 m³ CH4/h de biogaz avec un débit d’injection moyen. L’investissement sera de 6,5 M€.

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