Méthaniser et injecter du biométhane

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Méthaniser et injecter du biométhane

Une centaine d’unités agricoles de méthanisation injectent déjà du biogaz et quelques 9oo porteurs de projet ont réservé leur place dans la file d’attente.

En créant le droit à l’injection, la loi EGALIM facilite l’accès au réseau des producteurs de gaz renouvelable en France. De quoi booster une dynamique bien engagée de substitution du gaz fossile par du gaz vert.

«Plus d’une centaine d’unités de méthanisation injectent déjà du biogaz et quelques 900 porteurs de projet ont réservé leur place dans la file d’attente», se réjouit Xavier Passemard, directeur Biométhane de GRDF, l’opérateur qui gère le réseau de distribution de gaz naturel en France. La loi de transition énergétique de 2015 prévoyait d’atteindre une consommation de 10 % de gaz vert en 2030. Estimant le potentiel bien plus important, GRDF visait plutôt les 30 %. En 2017, l’opérateur baissait déjà ses coûts de production, rendant déjà la diversification plus attractive.

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Optimisme sur les réseaux

Cette prospective optimiste est renforcée: «Le droit à l’injection crée une belle opportunité de développer la méthanisation en injection. Il induit la prise en charge des travaux de renforcement des réseaux dans les zones jugées techniquement pertinentes. Ils ne seront plus supportés par le producteur mais répercutés dans le tarif d’acheminement.» Décret et arrêté sont parus en juin. Après consultation de l’autorité de régulation indépendante, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), nous attendons encore les modalités d’application.

Le biogaz, un prix garanti sur quinze ans

Rappelons que la méthanisation est basée sur la dégradation de la matière organique par des micro-organismes, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène. Une digestion «anaérobie», au contraire du compostage qui agit en aérobie. En choisissant comme débouché l’injection plutôt que la cogénération, l’agriculteur qui passe à l’acte n’aura pas à décider comment utiliser l’énergie. Une fois épuré, le biogaz rejoint le réseau avec un prix garanti sur quinze ans. Mais dans l’intérêt de l’exploitation, il lui revient de sécuriser les apports de substrats d’origine animale ou végétale, et de valoriser l’autre produit issu de la méthanisation, le digestat. En solo ou en groupe.

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Injecter le biogaz

Injecter le biogaz suppose que le réseau ait la capacité de l’absorber sur le plan technique. Si la zone de consommation actuelle ne peut pas accueillir les productions nouvelles, le réseau doit être adapté. Bénéficier de travaux de renforcement du réseau permet de créer ou d’augmenter les débouchés. Soit par maillage en reliant deux zones de consommation, soit par un «rebours» par compression en envoyant le gaz injecté vers un réseau de transport.

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