[Reportage organisation] La gestion des pics de travail sans salarié

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[Reportage organisation] La gestion des pics de travail sans salarié

Faner et andainer en commun, c'est possible lorsque la configuration des exploitations le permet. Photo de chantier prise en Lozère.

Il est aussi possible de gérer les chantiers estivaux des cuma plus sereinement, même sans recours à des salariés. Tel était le sens du témoignage de la cuma de Druelle, lors de l’assemblée générale des cuma d’Aveyron cette année. Episode 2: les chantiers collectifs.

En complément d’une banque de travail, des adhérents de la cuma de Druelle se sont organisés à trois exploitations voisines sur la récolte du foin. La cuma de Druelle facture à 55 adhérents l’utilisation de 80 matériels, pour un chiffre d’affaires de 115.000€.

Une règle jamais appliquée

« Le service presse a démarré avec 10 ou 12adhérents », indiquait Gille Grès, trésorier de la cuma de Druelle, lors de l’assemblée générale de la fdcuma de l’Aveyron, axée sur l’optimisation du temps de travail des agriculteurs. « L’objectif était bien sûr de rentrer du foin sec pour tout le monde. L’une des premières règles qui avait été fixée : si l’un des adhérents mouillait le foin, les autres redistribuaient autant que la perte subie. Nous n’avons jamais mouillé le foin… du moins, nous n’avons jamais appliqué la règle, pour plusieurs raisons: petit à petit, sont arrivés les enrubannés, il y a eu plus de moyens pour  de ne pas subir les contraintes météo. Mais c’est surtout que derrière, nous avons calé toute une organisation. »

Chaîne de matériels

« Derrière la presse, a-t-il décrit,  nous avons implanté tout ce qui suivait: la fourche, le plateau, etc. Et tout le foin était rentré au fur et à mesure. Aujourd’hui, suite à de petits sinistres sur la première presse carrée, nous avons deux machines. Nous les répartissons donc sur les deux zones. Et avec cette deuxième presse, il y a un travail collectif qui est encore plus important. Nous parvenons à faner et aindainer en commun, en plus du pressage. Le tracteur reste attelé à l’andaineur par exemple. C’est la banque de travail qui permet de lisser tous ces échanges. »

« Le groupe était au départ constitué d’une dizaine de personnes. Aujourd’hui, on est 4 ou 5 sur chaque zone. Ça amplifie le fonctionnement à plusieurs », a-t-il résumé.

Rester attelé

La question du temps est cruciale, indiquait Gilles Grès : « Plus c’est efficace et c’est facile quand l’outil reste attelé au tracteur. La presse de la cuma reste attelée au tracteur, et faneurs et andaineuses restent attelés aussi. »

Logiquement, « les distances sont importantes. Le temps que nous passons sur la route, on ne fait rien », soulignait-t-il.  « C’est la proximité qui fait que nous pouvons travailler ensemble. »

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