Soins intensifs pour prairies fatiguées

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Soins intensifs pour prairies fatiguées

« Refaire une prairie coûte cher et interrompt momentanément la production, ce qui n’est pas le cas avec le sur-semis », précise Camille Ducourtieux.

La recherche permanente d’économies substantielles conduit de plus en plus les agriculteurs à opter pour la pratique du sur-semis régénérateur de prairies. Le point sur cette technique avec Camille Ducourtieux, conseillère “fourrages” à la Chambre d’Agriculture de Dordogne.

Quels sont les signes d’alerte pour décider de régénérer une prairie ?

Il y a plusieurs indicateurs pour décider de régénérer une prairie. On constate une réelle perte de productivité en cas de vieillissement, d’utilisation intensive, de conditions climatiques difficiles.

Comment s’y prendre?

La démarche la plus fréquente est de pratiquer un sur-semis à l’aide de matériel spécifique.

C’est-à-dire de réintroduire les bonnes espèces fourragères dans une prairie dégradée sans destruction des précédents et sans avoir recours au labour.

Quand sursemer ? Quand détruire ?

Le choix se fera essentiellement en fonction de l’état de dégradation et des besoins de l’agriculteur. Refaire une prairie coûte cher et interrompt momentanément la production, ce qui n’est pas le cas avec le sur-semis. Au contraire, la présence d’animaux peut être bénéfique, elle permet de renforcer l’adhérence semence/sol.

Quel est le moment idéal pour un sur-semis ?

On constate une forte pluviosité printanière parmi les tendances liées au changement climatique. Dans ce cas, les sur-semis d’automne sont indiqués pour avoir une production optimale au printemps. Cependant, il est souhaitable qu’un automne trop sec ne retarde pas trop ces semis qui doivent être effectués un bon mois avant les premières gelées, de manière à avoir des plantes suffisamment résistantes à l’hiver. C’est parfois difficile !

Pas de préparation particulière du sol ?

Une prairie endommagée est dans les meilleures conditions pour être régénérée par du sur-semis, après pâturage ou fauche rase, quand elle présente des zones de sol nu garantissant ainsi suffisamment de lumière, impérative à une bonne germination.

Une observation attentive de la prairie est incontournable, car certaines espèces fourragères (par exemple plus de 20 % d’agrostis) sont très agressives et développent des capacités anti-germinatives sur les nouvelles.

Quelles sont les espèces conseillées ?

Généralement les ray grass, hybride ou d’Italie, le trèfle blanc ou violet, mais les variétés géantes pour qu’elles s’imposent.

Quels autres conseils pouvez-vous donner ?

Dans tous les cas de figure, bien exploiter ses prairies qui, bien traitées, sont parfois étonnantes de longévité. Ne pas négliger les apports de fumier, alterner fauche et pâturage afin d’assurer un équilibre qui les fera durer.

régénérer une prairie

Camille Ducourtieux, conseillère ‘fourrages’ à la Chambre d’Agriculture de Dordogne.

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