[Reportage] Une débroussailleuse à la carte

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[Reportage] Une débroussailleuse à la carte

Aurélien Paynel et Pascal Duhéron avec l’épareuse de la cuma du Plateau d’Avernes.

Pour plus souplesse dans l’organisation, le matériel dédié au taillage des haies propose différents types de solutions aux membres de la cuma du Plateau d’Avernes.

Désireux de renouveler leur débroussailleuse Agram Mcconnell vieille de 10 ans, six adhérents de la cuma du Plateau d’Avernes ont investit dans une Kuhn neuve (18 000 €) en 2010. Un lamier à fléaux et un lamier à scies sont venus compléter l’équipement en 2011 (pour 6 000 € environ). Une plus large gamme de matériels de taillage est ainsi offerte aux adhérents.

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Pour des travaux d’entretien de haies classiques, le lamier à fléaux est choisi. Mais pour « faire du gros », la cuma est aussi équipée d’un lamier à scies. Le matériel est délicat et demande de l’entretien. La cuma a fait le choix d’en réserver la conduite à son salarié.

55 €/h pour le lamier à scies en prestation

« Certains n’ont carrément pas le temps de passer la débroussailleuse. Ils préfèrent passer par le service de la cuma », explique Pascal Duhéron, son président. Dans ce schéma, le tracteur est facturé 20 €/h, comptez 16 € de plus pour un chauffeur : « La prestation complète tracteur + chauffeur + outil broyeur, c’est 45 €/h, 50 € avec le lamier à fléaux et 55 € avec le lamier à scies. » Dans le cas où les adhérents décident d’utiliser leur tracteur personnel, la mise à disposition de l’épareuse avec broyeur uniquement tourne autour de 20 €/h. Avant 2008, la coopérative n’avait ni tracteur, ni salarié. Elle proposait la débrousailleuse aux adhérents pour un coût proche de 40 €/h.

150 h/an de broyeur, plus 50 h de lamier

Détail important : en mise à disposition sans chauffeur, les adhérents n’ont accès qu’à la formule tracteur + broyeur. « Ils sont obligés de passer par moi pour le lamier », précise Aurélien Paynel, le salarié de la cuma. Ensuite, les adhérents ont à ramasser le bois avec un tracteur chargeur, ou le broyer. « Alors que le broyeur ne nécessite qu’un passage, avec le lamier, il faut revenir plusieurs fois au même endroit », fait remarquer Pascal Duhéron. Autre contrainte du lamier qui a conduit la cuma à imposer la prestation : plus délicat, il exige une utilisation plus rigoureuse et de l’entretien. Néanmoins, « il y a quelques frais de réparation sur le lamier à scies », et chaque année, la cuma achète en moyenne deux courroies (environ 50 € l’unité) plus une centaine d’euros tous les deux ans pour les scies. Avec ça, elle peut « faire du gros. » Aurélien intervient sur de branches de plus de 10 cm de diamètre à 4 m du sol. « Quand les bouts pèsent plus de 150 kg, c’est essentiel d’avoir un tracteur équipé pour », poursuit le salarié agricole qui peut compter sur un solide tracteur équipé d’un arceau métallique.

Panorama du débroussaillage en Normandie
Une enquête réalisée en 2017 dans la Manche et l'Orne a étudié la diversité des fonctionnements des groupes de cuma et des tarifications du débroussaillage. Les 38 cuma enquêtées ont été réparties en 3 catégories : Débroussailleuse seule, Débroussailleuse + tracteur, Débroussailleuse + tracteur + chauffeur. Quel que soit le type d’organisation, les débroussailleuses étudiées fonctionnent entre 100 et 600 h/an. Néanmoins, on observe que les groupes avec le matériel seul ont tendance à générer moins d’activité que les autres. Côté tarifs, en moyenne, les groupes avec tracteurs aboutissent à un coût de 30 €/h, quand ceux où la main d’œuvre est comprise ne sont qu’à 10 € de plus (40 €/h). Ces derniers se démarquent aussi par leur stratégie d’équipement plutôt homogène et privilégiant du matériel performant, quand la stratégie dans les autres catégories est plus hétérogène, avec parfois du matériel en service sans remboursement.

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