La reterritorialisation en voie d’avenir

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La reterritorialisation en voie d’avenir

Pour Jean Ollivro (au premier plan), l’avenir se joue à l’échelle du territoire, où les acteurs doivent s’organiser ensemble pour produire en s’en appropriant la valeur.

A 70ans, la fdcuma56 est une vieille dame respectable qui ne se prive pas de réfléchir à l’avenir. Celui de la Bretagne se joue notamment dans les territoires ruraux où la production agricole consolide une place centrale, grâce à ses acteurs en réseaux.

Autant le thème des réunions de secteurs 2016 rappelait l’ambiance économique lourde qui se prolonge pour les adhérents et leurs cuma, autant celui de l’assemblée générale a finalement été synonyme d’espoir. Dans son rapport d’activité, Jean-Michel Roger soulignait que la question des impayés a encore été une préoccupation des responsables de cuma. Pour l’AG, «nous nous étions dit que ce serait une bonne chose de proposer une prise de conscience vis-à-vis de notre rôle», justifie le président de la fédération des cuma du Morbihan qui avait invité Jean Ollivro à parler des perspectives de l’agriculture bretonne. Et elle a eu de quoi se réveiller, l’agriculture bretonne, le 13 juin à Locminé, avec l’intervention du professeur de géographie de l’université Rennes 2.

Si l’agriculture s’écroule, tout s’écroule

Face au chiffre de l’Insee qui annonce que le secteur agricole pèse 6% du PIB régional, il ajoute que c’est plutôt un tiers de l’économie bretonne qui dépend directement de cette production. Heureusement dira-t-on, le secteur d’activité dispose de perspectives favorables, au-delà de son poids économique actuel et réel.

Prédisant un retour en force de l’économie productive dans les territoires, Jean Ollivro souligne que la Bretagne en est un où «on peut tout faire avec ce que nous avons sous les pieds. Nous avons de l’élevage, différentes cultures…», un atout considérable pour répondre à l’enjeu d’avenir qui est de «produire de la richesse avec la terre». Sur le comment, l’enseignant identifie un autre atout: les Bretons eux-mêmes. «Le potentiel du collaboratif est un point clef du développement.» Or «le civisme breton», ne serait pas une légende. «Tout un tas d’indicateurs montrent la capacité des gens ici à faire société.»

L’avenir serait fait de ce en quoi les cuma croient

L’assemblée de cumistes ne peut qu’approuver ce constat, Jean-Luc Boursier (président de la frcuma Ouest) en tête. Ce dernier l’élargit même à l’ensemble de l’Ouest et au-delà, au réseau: «Facile de rebondir sur le fait que la coopération et la solidarité génèrent du développement car c’est le fondement du réseau et des cuma.»

Aujourd’hui, ces dernières doivent s’adapter. Que ce soit par le président régional ou par Jean-Michel Roger, le constat est partagé. «Il y a un besoin de diversité», «de flexibilité»… et Jean-Luc Boursier prend en exemple l’Udcuma qui annonce son tarif pour la moisson sur tout le département (125 €/ha en céréales). «En proposant un tarif avant le début de la campagne, la cuma départementale prend un risque.» Il considère que ce risque est un moyen de soutenir les adhérents et qu’avec cette initiative, l’Udcuma est «dans l’offre de services dont les agriculteurs ont besoin aujourd’hui».

«J’espère et je pense que les cuma auront leur place à l’avenir», commente Jean-Michel Roger en rappelant que ce sera à condition d’une adaptation «qui se fera certainement différemment de ce que nous avons connu». Avec cette demi-journée de présentations et d’échanges, elles ont déjà eu quelques clefs à assimiler pour y parvenir.


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