Solidarité: de la Nouvelle-Aquitaine à la Mauritanie

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Solidarité: de la Nouvelle-Aquitaine à la Mauritanie

L’association Rivages N’diawane a organisé une opération de collecte et transfert d’anciens matériels agricoles vers la Mauritanie, avec le soutien du réseau des cuma dont la Béraude ci-dessus (Creuse).

L’association Rivages N’Diawane œuvre depuis plusieurs années en faveur de projets de coopération en Mauritanie. Avec le soutien du réseau cuma, elle a aidé à la création de trois cuma mauritaniennes et organisé, le 3 février, l’envoi de matériels d’occasion.

Tékane est une petite commune au sud de la Mauritanie, le long de la rivière N’Diawane, affluent du fleuve Sénégal. Ses agriculteurs sont de petits propriétaires terriens. Sans moyens mécaniques pour effectuer les travaux de travail du sol et de semis, dans les délais nécessaires.

Leurs conditions de vie sont très précaires, malgré la richesse des terres d’alluvion qu’ils possèdent. Aussi l’association N’Diawane s’est rapprochée du réseau des cuma de Haute-Vienne et de nouvelle Aquitaine. Objectif: contribuer à la création de trois cuma sur la commune.

Les bénévoles et le président de l’association N’ Diawane, le 3 février, à l’occasion du remplissage du container d’anciens matériels agricoles, qui sera expédié en Mauritanie.

 

Un pack de partenaires

L’association s’est mobilisée de longs mois pour réunir les fonds nécessaires au projet. Ont participé:

  • la Région Nouvelle-Aquitaine,
  • l’agence des micro-projets, programme de l’ONG « La Guilde » soutenu par l’Agence Française de développement (financement de micro-projets de solidarité internationale),
  • l’association CDC Développement Solidaire, animée par des salariés de la caisse des Dépôts et de ses filiales,
  • le Crédit agricole qui, outre l’octroi d’une aide, a soutenu l’association auprès de ses partenaires concessionnaires et vendeurs de matériels agricoles.

Enfin, l’ensemble des bénévoles a bien entendu apporté sa contribution pour que ce projet se concrétise.

Tracteurs et outils de travail du sol

Suite à cette première étape, l’association s’est mise activement à la recherche de tracteurs et d’outils de travail du sol. Objectif: récupérer des matériels en état de fonctionnement. Des matériels pour lesquels un entretien, voire de grosses réparations, pouvaient donner une seconde vie.

C’est souvent une équipe de plusieurs bénévoles, mécaniciens, agriculteurs et salariés retraités, qui s’est acquittée de cette tâche… Sachant que la remise à niveau des matériels leur incomberait ultérieurement! Cette association compte dans ses membres trois mécaniciens. Les autres apportent la main-d’œuvre nécessaire.

La cuma la Fursacoise dans la Creuse a fait don d’un ancien cover-crop

Dans ce travail de recherche, plusieurs cuma de Creuse et de Haute vienne ont ainsi donné des matériels à l’association. La Fursacoisen, en Creuse, a offert un covercrop de 28 disques; la Béraude, un cultivateur et, à la Tardoire, Vincent Dupuy a mis à disposition un vibroculteur et des pièces d’usures (dents et socs) de remplacement. Les trois tracteurs achetés sont des Massey Ferguson 2640. Et pour l’un des trois, le moteur a dû être refait avant de partir pour la Mauritanie.

Démonter pour le container

Tout le matériel a été démonté et reconditionné pour pouvoir loger dans un container de 40 pieds (12 m). Pour des questions de logistique et d’utilisation d’engins de levage, celui-ci était placé sur l’exploitation de Pascal Vincent, le président de la fdcuma de Haute Vienne.

Les bénévoles mobilisés ont ainsi complété le container jusqu’à la fermeture des portes le 3 février 2020. Presque 2 ans après la validation du projet par l’association.

Pour remplir le container de 12 m prévu, les bénévoles ont démonté les matériels, y compris les trois anciens tracteurs Massey…

La prochaine étape, c’est le départ de deux mécaniciens et deux bénévoles pour aller en Mauritanie. Ils accompagneront les agriculteurs et agricultrices mauritaniens lors de la phase technique de remontage des matériels et équipements.

L’autre mission sera d’aider à constituer et faire fonctionner les cuma. Pendant les trois semaines du séjour, plusieurs temps de formation sur la mécanique, la conduite, l’entretien, l’agronomie et le fonctionnement des cuma vont être organisés par cuma. Et ce, avec les différents responsables de chaque cuma.

Aujourd’hui, il n’existe pas de cuma en Mauritanie mais seulement quelques coopératives d’approvisionnement. A l’image de ce qui avait été entrepris par la fdcuma de Dordogne et l’association cuma Benin qui a beaucoup inspiré le projet, l’association Rivages N’diawane espère que d’autres cuma se créeront également en Mauritanie.

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