Détruire une prairie de façon mécanique sans labour

Partager sur

Détruire une prairie de façon mécanique sans labour

Un scalpeur de chez Treffler était à l'essai.

Depuis quelques années en Aveyron, nombre de groupes d’éleveurs explorent les techniques sans labour. Retour d’expérience avec la cuma du Pourtalou, qui a testé la destruction de prairies sans labour à l’aide d’un scalpeur.

Article tiré de l’édition spéciale Aveyron d’Entraid, diffusée à l’occasion de la Journée de la mécanisation, organisée par la fdcuma de l’Aveyron le 19 septembre à Buzeins( près de Séverac), et dédiée à l’adaptation de techniques de moindre travail du sol à un contexte d’élevage.

Destruction de prairies au scalpeur sans labour

Située à Ste Eulalie de Cernon et la Cavalerie, la cuma du Pourtalou dispose d’une chaîne complète d’outils de travail du sol, du broyeur de pierre au semoir en passant par les outils de labour et de déchaumage.

Certain adhérents font appel au service complet de semis direct de l’intercuma du Millavois et souhaitent aussi détruire les prairies sans désherbage total. Une réflexion a été engagée pour trouver des solutions.

«Ce que l’on cherche, c’est détruire une prairie de façon mécanique sans labour, si possible en un seul passage, avec une profondeur limitée pour ne pas trop bouleverser le sol».

Au cours de leur recherche, ils ont trouvé un scalpeur, un outil qui leur a semblé adapté. Une démonstration avec un modèle de chez Treffler a confirmé l’idée.

Il s’agit d’un déchaumeur avec des socs larges travaillant à faible profondeur. Le résultat a été probant et le groupe a eu l’opportunité de trouver un outil d’occasion, les surfaces actuellement concernées étant assez restreintes.

Seul bémol, cet outil d’occasion ne disposait pas de la sécurité non-stop hydraulique. Après une demi-campagne, Nicolas Fabre, agriculteur en Gaec à Cornus, et co-acteur de cette démarche, confie son point de vue.

Essais sur deux parcelles

«Ce printemps sur notre exploitation, nous avons essayé sur deux parcelles, une vieille prairie de trèfle sur laquelle nous avons réalisé deux passages à 3 semaines d‘intervalle. Il faut du temps de décomposition naturelle. Ensuite nous avons semé un mélange de prairie longue durée avec un semoir (classique à socs), la levée a été correcte, mais il y a eu des repousses de pissenlits».

«Sur la seconde parcelle, après un échec de semis de luzerne d’été, sortie hiver, nous avons retenté un nouveau semis de luzerne en y associant une petite part d’avoine. Nous avons d’abord utilisé un déchaumeur à socs et patte d’oie (que nous avons) mais qui travaille plus profond que le Treffler. Il y avait  pas mal de vulpie à détruire. Il faisait froid et sec, et la décomposition n’a pas été très rapide. 2 passages croisés de Treffler ont été nécessaires pour bien découper les mottes et accélérer la dessiccation. Comme c’est un sol caillouteux, l’aligneuse et le broyeur de pierres ont suivi. Après un délai de deux semaines, un passage de vibro a permis la destruction de repousses. Enfin nous avons semé avec le semoir à socs».

Les résultats à ce jour sont corrects, même s’il reste à voir le développement des cultures à la fin de l’année.

D’autres essais comparatifs ont été mis en place avec différentes modalités.

En pratique!

Les 3 mètres du semoir ont été tractés sans problème avec un moteur de 110-120ch, sur une surface assez plane.

Ce que Nicolas Fabre en retient: apprendre à gérer autrement, observer et anticiper davantage la destruction car il existe des solutions mais pas de recettes.

Même s’il a fallu beaucoup de passage au total, le bilan est plutôt positif, il faut se faire de nouveaux repères. Les 3 autres adhérents à ce matériel arrivent globalement aux mêmes conclusions.


Voici l’avis concret de deux autres cuma aveyronnaises qui ont essayé ces outils et les ont adaptés à leurs contextes:

La cuma de Lebous et son semoir de semis direct à socs Aitchison, essentiellement pour le regarnissage des prairies

La cuma du Naucellois et ses deux semoirs destinés aux couverts végétaux