Sécheresse 2018 : les éleveurs trinquent

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Sécheresse 2018 : les éleveurs trinquent

Les élevages du Grand Est ont connu de graves déficits fourragers suite à la sécheresse 2018. Ils ont dû faire face dans le même temps à la hausse des coûts du foin, de la paille, des co-produits et des concentrés.

Les élevages du Grand Est ont connu de graves déficits fourragers suite à la sécheresse 2018. Dans le même temps, les coûts alimentaires ont grimpé.

Dans une publication disponible sur le site de l’Institut de l’Elevage, les conseillers ont évalué l’impact économique de la sécheresse de 2018 qui a sévi sur le Grand Est. Après une légère embellie observée en 2017, les éleveurs encaissent une nouvelle contre-performance économique.

Lait

La baisse des résultats économiques affecte les principaux systèmes de production: système herbager lait-viande, laitier spécialisé et polyculture lait-viande. En cause: une baisse de la production de lait liée à la canicule pour certains troupeaux, une mauvaise qualité des ensilages de maïs récoltés en 2018 conjuguée à l’obligation d’acheter des aliments pour compenser le déficit fourrager. L’augmentation légère des prix de lait par rapport à 2017 (+1, 5%), n’a pas suffit à compenser.

Bovin-viande

L’effet de la sécheresse se cumule en 2018 avec la diminution des cours de la viande finie. Parmi les systèmes dominants, la catégorie des naisseurs herbager extensifs enregistre une augmentation des coûts d’alimentation estimée à 40 €/UGB (naisseurs sans maïs).Ce surcoût alimentaire est évalué à 90 €/UGB pour les naisseurs-engraisseurs avec achat. Dans ces conditions, les éleveurs spécialisés encaissent dans leur ensemble une baisse de leurs résultats économiques par rapport à 2017 (malgré une conjoncture plus favorable pour les broutards). Par contre, les polyculteurs-éleveurs s’en tirent mieux sous l’influence positive de l’atelier culture (hors cultures d’été qui ont souffert de la sécheresse estivale). L’EBE progresse de 15% pour cette catégorie.

Ovin

Les exploitations sont doublement pénalisées: d’un côté, la baisse du produit ovin liée en partie à la diminution de l’aide ovine (- 1 € par brebis), de l’autre, la hausse des charges alimentaires. Les brebis ont dû en effet être affouragées davantage pour compenser le manque d’herbe et les agneaux d’herbe ont consommé plus de concentrés. L’EBE des systèmes herbagers chute donc de 15 à 20%. De -3 à -7 % dans les systèmes de polyculture ovins.
«La succession des épisodes de sécheresse et de canicule doit amener à réfléchir à la sécurité fourragère des exploitations» observent les conseillers d’élevage.

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