11 semoirs testés en semis direct sous couvert

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11 semoirs testés en semis direct sous couvert

Dominique Leneuf, Pascal Farcy et Samuel Marechal, devant le semoir de 6 m à 95 500 € changé en 2013, pour un prix de revient de 27,72 €/ha semé (fertilisation localisée, traction et carburant inclus).

Un test réalisé en 2014 montre que la majorité des semoirs spécialisés en non-labour est capable de passer dans un couvert bien développé et d’effectuer un semis de qualité correcte.

La technique du semis direct sous couvert se développe et les questions sont nombreuses. Entre diversité des matériels, coût des investissements et recherche de références techniques et économiques, la cuma des Sources a souhaité faire un point.

Le 25 septembre 2014, 11 semoirs à dents et à disques spécialisés pour le semis direct ou adaptés aux techniques culturales simplifiées ont évolué dans un couvert développé (3,5kg MV/m²), âgé de deux mois et composé de moutarde (1,5m de hauteur), gesse, trèfle, lentille, radis chinois, sarrasin, fénugrec. La parcelle, située chez Thierry Bruggeman, à précédent blé et non labourée depuis 5 ans, a été semée en orge d’hiver, variété Cervoise, à 256g/m2. Dix bandes correspondant au passage de 10 outils différents (9 sur couvert en place, 1 sur couvert broyé) ont été suivies. Plus de 200 agriculteurs étaient présents au semis.

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Observations et mesures jusqu’à la récolte

L’objectif initial était de juger des performances des outils pour implanter la culture dans le couvert mais les observations et mesures ont été conduites jusqu’à la récolte pour apprécier les potentialités de cette technique. Ont été notées : la vitesse de travail, la quantité de semences utilisée, la profondeur de semis et la qualité de la levée. Ont été ajoutés des comptages de pieds sortie hiver, de présence de campagnols, d’adventices et la détermination du rendement.

Avec des levées finales comprises entre 51 à 81%, les résultats obtenus sont proches de ceux relevés dans le cadre de techniques simplifiées du travail du sol (48 à 74% pour les semoirs sur déchaumeurs à Collemiers en 2007). La meilleure levée est observée sur couvert broyé ; les plus mauvaises en condition de vitesses élevées (>10km/h).

Meilleure levée avec les semoirs à disques

Les semoirs à disques pour semis direct (pression importante sur les éléments semeurs et sans module de préparation du sol) assurent les levées finales les plus élevées (77 à 80%). Ils bouleversent peu le sol. Les levées d’adventices sont réduites (0 à 2,7pl/m2). Mais ils présentent les pertes de pieds les plus importantes (4,4 à 4,9% des pieds levés). Les raisons semblent multiples (peu de terre fine, fermeture et rappui de la ligne de semis, sillon et ravageurs).

Moins de pertes après levée avec les semoirs à dents

Les semoirs à dents assurent une qualité de levée plus variable (55 à 80%). Ils peuvent ponctuellement concurrencer les semoirs à disques mais génèrent le plus souvent une levée correcte. Les pertes de pieds sont réduites (0 à 1,3% des pieds levés). Ils créent davantage de terre fine favorisant la levée d’adventices (2,7 à 12,0pl/m2).

En sortie d’hiver, l’écart s’est réduit entre semoirs à disques et à dents (respectivement 65 et 64% des pieds levés) mais creusé avec la modalité couvert broyé (79% des pieds levés). Dans un sol à haut potentiel, cette dernière présente le rendement le plus élevé (94q/ha). Suivent les outils à disques (80,8q/ha +/-1,3q/ha) puis les outils à dents (76,1q/ha +/-5,8q/ha).

Les modalités d’implantation font varier la dynamique de levée de l’orge d’hiver

Levée de l'orge d'hiver selon l'implantation.

Sous l’œil des agriculteurs, les performances de chaque semoir sont évaluées : dose réellement semée, vitesse, profondeur de semis, nombre de grains en surface.

Sous l’œil des agriculteurs, les performances de chaque semoir sont évaluées : dose réellement semée, vitesse, profondeur de semis, nombre de grains en surface.

 Partager les bénéfices du semis direct

Pratiquant le semis direct sous couvert végétal depuis 2009, trois exploitations en assolement commun, membres du Gie des Quatre épis, tirent un bilan positif mais réaliste de ce système de culture. Situé à Champdôtre en Plaine de Saône, près d’Auxonne, ces exploitants sont les fondateurs de la cuma Fertichamp qui possède l’intégralité du matériel agricole du Gie. Chacun de ces trois adhérents possède son domaine de prédilection (gestion, suivi des cultures…). Mais c’est ensemble qu’ils ont choisi, en 2009, d’amorcer une transition en semis direct sous couvert. «La réglementation nous obligeait l’implantation de Cipan, nous avons décidé de transformer cette contrainte en atout», indique Dominique Leneuf, qui possède 120 hectares sur les 425 hectares que compte l’assolement en commun. «La transition n’a pas été simple et nous avons dû modifier notre système en arrêtant par exemple le colza, trop sensible aux ravageurs».

Le groupe réalise deux passages de semoirs par an (culture et couvert), suivis d’un passage de rouleaux ou d’une fauche à l’aide du combiné en cuma de 9 mètres. «La cuma nous a permis d’adapter rapidement notre parc matériel à nos évolutions de pratiques, ce qui aurait été plus difficile en individuel», explique Pascal Farcy qui réalise le suivi des cultures du groupe. Pour Samuel Marechal qui est aussi président de la cuma Fertichamp, «le fait d’être à plusieurs nous a permis d’essuyer certains échecs sans pour autant revenir en arrière et reprendre la charrue.»

Les agriculteurs ont visité les différentes bandes d’orge de l'expérimentation pour connaître les performances des semoirs.

Les agriculteurs ont visité les différentes bandes d’orge de l’expérimentation pour connaître les performances des semoirs.