Le semoir Sly Boss accompagne la montée en puissance du semis direct

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Le semoir Sly Boss accompagne la montée en puissance du semis direct

Premiers tour de roues, sur la luzerne, pour le semoir.

Le semis direct se développe. Cultures fourragères, céréales, semis sous couvert : les résultats agronomiques et économiques sont nettement positifs. Même si l’outil seul ne fait pas le bonheur.

Début octobre, la cuma du Lautrecois étrennait un nouvel outil : un semoir semis direct Sly « Boss ». Un outil qui vient renforcer un parc déjà bien fourni, avec un Semeato qui équipe la cuma depuis 2003 et un Väderstad acquis en 2007.

Les raisons de cet investissement, environ 40 000 euros ? Pour Guillaume Bourguès, président de la cuma, elles se résument en quelques mots : la montée en puissance du semis direct, avec près de 1 000 ha engagés par la vingtaine d’adhérents – sur les 44 que compte la cuma – du groupe semis direct. « Nous avons enregistré récemment trois adhésions supplémentaires », souligne Guillaume. « Les deux semoirs traitaient déjà 800 ha, ils arrivaient à saturation. » Outre le fait qu’il s’agisse d’un matériel français, le choix du nouveau semoir se justifie par une double trémie, permettant la diffusion simultanée des semences et d’un engrais starter.

Un mono-disque monté en biais permet par ailleurs de travailler la terre par cloisonnement en assurant une bonne fermeture du sol. Se lancer il y a 13 ans, dans l’aventure du semis direct, n’allait pas de soi, explique Guillaume Bourguès. « J’avais pu observer l’expérience d’un voisin qui s’était déjà équipé individuellement. Cela nous a paru convaincant. »

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Le «noyau dur» du groupe semis direct autour de son nouveau matériel : Guillaume Bourguès, Sylvain Saunal, Romain Frayssinet, Jean-Paul Avizou, Alain Frayssinet, André Billaut, Geneviève David.

Partage d’expérience

Utilisé dans un premier temps pour recharger les prairies, dans un secteur polyculture-élevage, le semis direct répondait aussi à la volonté d’éviter l’érosion dans les terrains en pente, mais aussi de limiter les charges structurelles liées au travail du sol tout en assurant un gain de temps. L’expérience aidant, le non-labour sera aussi appliqué, par la majorité du groupe, aux cultures céréalières.

Une démarche prolongée depuis 3 ans, pour cinq adhérents, par des semis sous couverts. « L’idée fait son chemin. Grâce au groupe, chacun peut s’appuyer sur l’expérience des autres pour progresser. » Adhérent à la cuma voisine de Saint-Genest, Jean-Paul Avizou a ainsi intégré le groupe semis direct de la cuma du Lautrecois il y a deux ans. « Je voulais aller de l’avant, notamment pour des raisons agronomiques. L’exemple du groupe de Lautrec m’a incité à franchir le pas, mais Saint-Genest, une petite cuma, ne souhaitait pas s’équiper. » Jean-Paul Avizou, installé en bovins viande et céréales travaille en semis direct aussi bien pour les prairies que pour les semences céréalières, en complément d’un strip-till individuel pour le maïs ensilage. « Je n’ai pas encore beaucoup de recul, mais les résultats sont satisfaisants. Je ne ferai pas marche arrière. »

Priorité aux rotations

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Derniers réglages pour le nouveau semoir de la cuma avant sa mise en service.

Guillaume Bourguès témoigne aussi d’un bilan nettement positif. « Les rendements sont au moins aussi bons qu’en labour. Le bénéfice est très net en ce qui concerne la vie organique. Pour les vers de terre, c’est le jour et la nuit. Au final, le sol est plus souple. » Certaines précautions restent cependant de mise. « Les principales difficultés concernent la nature des sols, qui ne doivent pas être trop gras ou trop secs. » Et surtout, le semis direct qui exige une technicité accrue, ne doit pas « être considéré comme une méthode de la dernière chance ».

Pour Sylvain Saunal, par ailleurs animateur machinisme à la fdcuma, qui a intégré la cuma et le groupe semis direct lors de son installation, en 2012, la question du matériel demeure, à la limite, secondaire. « Il faut avant tout avoir une approche globale. Le semis direct implique un changement assez radical par rapport aux méthodes conventionnelles, surtout pour les semis sous couvert. Une réflexion préalable sur l’organisation, les rotations, la nature et le fonctionnement du sol, s’impose. Le choix du semoir n’intervient qu’ensuite. »

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Cuma de brens : pour des couverts dans les vignes

Depuis trois ans, la cuma de Brens utilise le semis direct pour implanter des couverts dans les vignes. « Semées après les vendanges dans la majorité des cas ou peu de temps avant celles-ci pour quelques adhérents, les légumineuses, fèveroles, vesce, peuvent ainsi être utilisées comme engrais vert, en interculture, en étant détruites par broyage au printemps avant le débourrement », explique Pascal Pélissou, président de la cuma. Le semoir, un Aurensan, est aujourd’hui utilisé par une douzaine de viticulteurs, dont certains ont intégré la cuma à cette occasion. La méthode, qui permet d’éviter l’utilisation d’autre engrais, donne à l’évidence pleine satisfaction. « Le sol a changé, il est nettement plus riche en matière organique, avec un effet sensible sur la vigueur de la vigne. »


Cuma d’Alban : choix validé par de bons résultats

Ils sont quatre, de la cuma d’Alban, regroupés depuis juillet 2014 autour d’un semoir Semeato. « Il s’agissait d’abord d’éviter l’érosion dans un secteur très vallonné, mais la suppression du labour génère aussi une économie appréciable en termes de matériel et de temps », affirme Guillaume Auberoux, président de la cuma et l’un des quatre, qui est passé cette année en semis direct intégral. «Avec le développement des semis sous couvert, c’est l’un des objectifs. »

La cuma de Puygouzon, qui a intégré le semis direct depuis 2003, a quant à elle renouvelé l’an dernier son semoir, un Sulky Easydrill double trémie utilisé par dix adhérents, dont quatre en bio. Si aucun n’est encore totalement en semis direct, la progression des surfaces, 250 ha de prairies et céréales cette année, témoigne de son intérêt, assure le président, Romain Curvalle. « Le bilan agronomique est bon, la plupart des adhérents font de superbes levées. Compte tenu de l’impact sur les coûts de mécanisation, le passage en semis direct intégral semble à l’avenir une option probable pour certaines exploitations. »


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