Semis direct en groupe: l’expérience lautrecoise

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Semis direct en groupe: l’expérience lautrecoise

La cuma du Lautrecois intervenait pendant la journée Sols, portée par la fdcuma du Tarn, en septembre 2017 (ici les démos).

La Cuma du Lautrecois dans le Tarn possède deux semoirs de semis direct pour le regarnissage de prairies, le semis de céréales et pour une centaine d’hectares de couverts végétaux. Comment les adhérents fonctionnent-ils?

En 2016, près de 200 adhérents de cuma sont engagés dans un outil de semis direct sur 18 semoirs utilisés par 14 cuma sur le département du Tarn. Le semoir ne fait pas tout, il faut s’approprier cette technique simple mais exigeante. Utiliser en regarnissage de prairie ou en outil de pointe sur l’exploitation, les avantages de cette pratique sont multiples : économiser des charges de mécanisation, gagner du temps et maîtriser les coûts de production. Des adhérents se forment, sèment des couverts végétaux, deviennent pionniers en agriculture de conservation.

Comment aborder le collectif sur cette activité?

La cuma du Lautrecois investit dans son premier semoir de semis direct en 2004 suite à la motivation d’un groupe de 10 adhérents. La motivation à ce moment-là est surtout économique puisqu’un tel outil représente un investissement important pour un exploitant seul. Son utilisation de départ est surtout le regarnissage de prairies et très rapidement les adhérents vont aussi l’utiliser pour semer les céréales.

Le groupe y trouve donc un autre intérêt au fait de faire ensemble c’est le partage d’expérience. Une vraie dynamique se met en place autour de cet outil avec l’entrée de nouveaux adhérents et l’augmentation des surfaces à semer amenant la Cuma a acheter un second semoir de semis direct en 2016.

La Cuma du Lautrecois possède donc aujourd’hui deux semoirs de semis direct pour le regarnissage de prairies, le semis de céréales et pour une centaine d’hectares de couverts végétaux.

Jusqu’à 300ha pour un semoir

Cette activité regroupant une vingtaine d’adhérents est gérée par Guillaume Bourgues qui organise le planning et s’assure que le passage d’un adhérent à l’autre se passe au mieux. Chaque adhérent disposant des coordonnées de l’ensemble des adhérents, le passage d’un chantier à l’autre se fait en toute simplicité.

D’autant que ces outils permettent une fenêtre de travail plus large : les semis peuvent commencer plus tôt dans la saison au tout début du mois d’octobre, le groupe gagne donc une quinzaine de jours de travail. « Il est impératif d’assurer une bonne gestion de l’outil, un entretien léger mais régulier, d’avoir une bonne connaissance de la durée des chantiers et de ne pas avoir de déplacements trop longs entre 2 adhérents … il faut un responsable et accepter que le matériel ne soit pas disponible du matin pour l’après-midi ».

Bien géré, un semoir de semis direct peut travailler jusqu’à 300 hectares de céréales et regarnir les prairies plus ou moins à volonté. Pour augmenter les performances du dernier semoir acheter, la Cuma réfléchit à l’équiper d’un système RTK … affaire à suivre.

Le nombre d’adhérent a progressé régulièrement et l’intérêt pour le semis-direct croit et notamment pour l’implantation de couverts végétaux. Le groupe permet d’évoluer sur la technique avec les échanges réguliers entre adhérents de cuma. « On s’enrichit les uns des autres, de nos différentes expériences heureuses ou non ! Le groupe permet d’être plus audacieux car on tente des mélanges, nos couverts peuvent changer d’une année sur l’autre ainsi que nos rotations. La Cuma un incontestablement un lieu de rencontre privilégié pour aborder l’agriculture de précision.»