[Gestion des lisiers] Une solution mobile de séparation de phases chez Bauer

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[Gestion des lisiers] Une solution mobile de séparation de phases chez Bauer

Une soixantaine d'adhérents ont assisté à la journée "séparation de phases" organisée par la Frcuma Bourgogne Franche-Comté.

Séparer les phases de ses lisiers présente des intérêts pour le stockage et l'épandage. Focus sur une solution mobile adaptée à un usage en cuma.

Le 18 mai 2018, la Frcuma Bourgogne Franche-Comté organisait une journée dans le Doubs consacrée à la gestion des lisiers, et plus particulièrement aux séparateurs de phases. La soixantaine d’adhérents présents ont pu découvrir différentes solutions d’équipement et échanger avec des exploitants déjà équipés, en individuel et en cuma.

Parmi les solution présentée : le système « Plug & Play » du constructeur autrichien Bauer, qui peut facilement être monté sur une remorque et ainsi être transporté d’une exploitation à l’autre par un tracteur ou un pick-up. La promesse de ce produit : brancher la prise électrique et vous pouvez commencer à travailler immédiatement.

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Le poids à vide du Separator est de 1,85 tonne, ce qui le rend facilement transportable sur une remorque.

Comment ça marche ?

Le système repose sur un séparateur alimenté par une pompe à vis excentrique. Concernant les réglages du séparateur : si l’on cherche un rendement horaire de traitement, il faut diminuer la pression en sortie de séparateur. On obtient alors un produit pâteux moins riche en fibre. A l’inverse, si on s’intéresse davantage à obtenir un produit le plus sec possible en sortie, il faut augmenter la pression. On perd alors du débit horaire, mais on récupère le maximum de liquide possible.

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Le paramétrage de la pression en sortie de séparateur permet de favoriser le débit de chantier (moins de pression) ou d’avoir un résidu bien sec (plus de pression).

Après séparation, la phase liquide est évacuée par une pompe centrifuge. L’idéal est de disposer d’une fosse ou d’une poche pour stocker la phase liquide traitée, mais il est également possible de fonctionner en cycle fermé et de réinjecter la phase liquide dans la fosse à lisier principale.

Pour maximiser le débit de chantier, il est recommandé de mixer le lisier avant de le traiter par le séparateur de phases. Plus le lisier est épais, plus le débit reculera. De plus, un lisier pré-mixé permettra de diminuer la consommation électrique de la machine en facilitant le travail de la pompe.

Selon l’équipement et les réglages (il existe notamment deux modèles de tamis selon les utilisations : 0,75 ou 1 mm) et le taux de matière sèche dans le lisier (9 à 12% en moyenne en France), le débit de chantier du séparateur de phases mobile varie de 10 à 25 m³/h.

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Le Plug & Play s’installe facilement, il suffit de brancher l’alimentation électrique et trois tuyaux : l’aspiration (vert au centre), le retour de trop plein (vert à gauche) et l’évacuation du lisier traité (bleu à droite).

Séparer les phases : pourquoi faire ?

Si la séparation de phases permet de gagner un peu en volume de stockage, l’intérêt est surtout pour les éleveurs qui font de l’herbe : un lisier séparé est plus clair et dépourvu de fibres. Il ne laisse aucune trace à la première coupe car il s’infiltre mieux. De plus, en cas de hausse des températures après un épandage de lisier, on a moins de risque de brûler la plante car il est aussi plus facilement absorbable. Il va également sans dire qu’un lisier plus clair et sans fibre est plus simple à épandre pour les cuma travaillant avec des pendillards.

En ce qui concerne la phase solide, elle pourrait offrir une composition chimique équivalente à du compost (essais et vérifications en cours) à condition de le laisser travailler quelques mois. Certains éleveurs utilisent également cette phase sèche en litière dans les bâtiments.

Quelques préconisations pour une utilisation en cuma

« Pour équiper une cuma, l’achat doit être raisonné en fonction du nombre d’adhérents et du volume à traiter » explique Florian Lutz, consultant technique pour Bauer. Pour un séparateur de phases en cuma, il est également conseillé de nettoyer la machine avant de la transférer sur l’exploitation suivante, pour ne pas mélanger les populations bactériennes. Plus généralement, il est conseillé de nettoyer son séparateur de phases 3 à 4 fois par an avec de l’acide de salle de traite.

Concernant le budget, les tarifs sont annoncés autour de 50.000 euros selon les équipements. Un prix hors tuyaux, Bauer préconisant que chaque adhérent dispose de ses tuyaux pour des raisons pratiques notamment liées au transport.

A lire : Témoignage de la cuma du Haut Doux, équipée d’un séparateur de phases mobiles depuis deux hivers.

Une réglementation qui va évoluer

Enfin, un conseiller de la Chambre d’agriculture du Jura a annoncé que la réglementation allait évoluer à partir de 2020 dans l’appellation Comté avec :

  • obligation de pouvoir stocker 4 mois de fumier
  • obligation de pouvoir stocker 4 à 6 mois d’effluents liquides (selon l’altitude à laquelle se trouve l’exploitation)
  • interdiction de tout épandage liquide avant 200°C de températures cumulées (cumul des températures moyennes positives à partir du 1er janvier)

L’utilisation de la phase sèche en litière pourrait également être interdite à l’avenir par le cahier des charges de l’appellation Comté.

A lire sur cette thématique :

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