Combien les cuma paient-elles leur enrubanneuse?

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Combien les cuma paient-elles leur enrubanneuse?

En investissant dans un combiné presse-enrubanneuse les cuma sont souvent à la recherche de souplesse dans l'organisation des chantiers. (Crédit: frcuma Grand Est).

Depuis plus de 30 ans, les cuma ont adopté cet outil de récolte qui est venu se glisser entre ensilage et foin. Au fil des années, la fonction de sécurisation météo est complétée par la volonté de pouvoir récolter des fourrages à forte valeur alimentaire, sans mettre en œuvre de gros chantiers organisés. Les chiffres clés des achats d'enrubanneuses par les cuma du Grand Est.

La frcuma Grand Est fait le point sur les achats d’enrubanneuse en cuma. Tout d’abord, enrubanner en balles rondes ou cubiques, au champ ou au lieu de stockage, ou encore en continu sont autant de stratégies qui correspondent à des gammes de machines et qui guident vers des choix qui peuvent être assez différents.

Ainsi, s’il fallait dresser un portrait robot de l’enrubanneuse en Grand Est, il s’agirait d’une machine achetée neuve en version traînée avec plateau tournant et un dévidoir. En version portée ou trainée, ce genre de matériel allie une performance moyenne à un prix d’achat lui aussi moyen. Dans bon nombre de groupes qui cherchent à réaliser aux environs de 1.000 bottes par an, la performance de 30 à 40 bottes/heure est suffisante pour gérer des chantiers de début de saison et des surfaces de fin de campagne.

En outre, il s’agit d’un matériel durable. Il n’est pas renouvelé simplement par opportunité comme le montre l’âge moyen de notre parc qui est de près de 10 ans. Dans de nombreux cas, la fin d’amortissement de la première machine a plutôt été l’occasion d’en acquérir une seconde et de se donner de la souplesse dans le travail. On peut noter qu’environ un tiers des cuma propriétaires d’enrubanneuse en possèdent au moins deux. Et parfois 4 dans les plus gros groupes.

McHale, la valeur sûre depuis longtemps

Au total, on dénombre environ 170 machines dans les départements du Grand Est. De plus, les zones d’élevage des Ardennes et de Haute-Marne représentent la moitié de ce parc à elles seules. Sur ce marché, la marque McHale a su se tailler une place importante et fidéliser certaines cuma grâce à sa fiabilité. Sa part de marché atteint 38%. En outre, les modèles 991 LBER porté ou 991 BE trainé se déclinent en diverses finitions, et représentent un compromis qualité/prix apprécié. Certaines machines n’ont finalement pas été renouvelées et viennent encore, après 20 ans de bons et loyaux services, épauler des machines récentes.

achats enrubanneuse en cuma

McHale représente 38% des achats d’enrubanneuse en cuma dans le Grand Est. (Crédit: frcuma Grand Est)

Derrière, les constructeurs Kuhn, Krone, Elho et Kverneland sont aussi présents avec des modèles de milieu de gamme. Par ailleurs, des outsiders de renom commencent à arriver pour les situations plus intensives ou des chantiers plus difficiles. En outre Goweil et Tanco ont vendu ces trois dernières années une douzaine de machines valant en moyenne 22.000€. Des enrubanneuses destinées aux groupes passant de gros volumes souvent supérieurs à 2.000 bottes/an.

Achats d’enrubanneuse en cuma: de 11.000 à 20.000€

Au fil des années, les cuma ont tendance à choisir des machines mieux équipées, avec des pneus plus dimensionnés, des options d’automatisation et parfois des doubles dévidoirs de film. Ainsi, l’investissement moyen a progressivement augmenté de 11.000€ en 2011 à près de 20.000€ ces trois dernières années.

Ensuite, concernant les combinés presse-enrubanneuse, ils doivent en faire beaucoup pour trouver leur rentabilité. Mais d’autres éléments peuvent entrer dans la réflexion. Par exemples: des subventions, un débat sur la main d’œuvre disponible, etc. C’est ce que quelques cuma ont pris en compte pour franchir le pas. Leur objectif n’est pas de faire moins cher que des prestataires. Mais de faire différent et plus souple. De façon à valoriser les tracteurs, la main d’œuvre présente et pouvoir faire de petits chantiers d’opportunité.

Ainsi, une douzaine de machines essentiellement achetées en 2019 et 2020 viennent d’arriver dans des groupes ou quelques exploitations privilégient l’enrubannage à l’ensilage d’herbe. Avec des volumes annuels de 700 à 1.200 bottes, certains adhérents pourraient probablement envisager une machine standard individuellement. Mais les motivations pour aller en collectif sont d’anticiper la baisse de main d’œuvre sur les chantiers de fenaison et prendre en compte la réactivité dans un climat changeant.

9 à 11€ par botte

En outre, certains groupes ayant 3.000 bottes engagées se sont ainsi lancés avec cette réflexion et parfois avec le soutien d’aides PCAE. Ils n’ont pas forcément choisi les modèles les plus sophistiqués. Mais cela leur permet d’assurer un service complet basé sur un tracteur en cuma ou des tracteurs dédiés. Finalement, un prix d’achat de 68.000€ en moyenne, des amortissements longs et des effets subvention PCAE sur certaines zones permettent tout compris de se trouver entre 9 et 11 €/botte.

Enfin, il existe encore d’autres types d’équipement particuliers comme les enrubanneuses en continu. Actuellement on en dénombre peu dans le Grand Est. De plus, l’arrivée de modèles spécifiques balles cubiques peut représenter des investissements de 30 à 50.000€.

Au final, selon les changements de système fourragers, on constate une adaptation des parc de matériel de récolte. Et l’enrubanneuse n’échappe pas à ces changements pour toujours plus de polyvalence et d’efficacité.

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