Assurance récolte: moins d’un tiers des surfaces couvert

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Assurance récolte: moins d’un tiers des surfaces couvert

Alors que les aléas climatiques sont de plus en plus fréquents, 70% des surfaces de grandes cultures et de vignes demeurent non couvertes en assurance récolte.

Les exploitations titulaires d’une assurance multirisque climatique demeurent peu nombreuses malgré la fréquence des aléas naturels.

« Seuls  25 à 30% de vignerons du Loir-et-Cher sont assurés contre les aléas climatiques», relatait récemment la Nouvelle République dans son édition du 21 avril dernier, au lendemain de l’épisode de gel très sévère qui s’est abattu sur les campagnes françaises. Parmi les motifs avancés à cette faible diffusion des assurances multirisque climatique, le coût, jugé trop élevé. Par ailleurs, dans son rapport sur la gestion des risques (avril 2021), le député Frédéric Descrozailles a consacré un chapitre entier sur l’assurance récolte.

Pour accéder au document, rendez-vous sur: télécharger le rapport sur la gestion des risques.

La Caisse Centrale de Réassurance (CCR) y dresse, à partir des données 2019, un état des lieux complet sur ce contrat d’assurance qui peine à séduire les agriculteurs, même s’il est éligible à un soutien public (prise en charge d’une partie de la prime qui varie entre 45% et 65% selon la nature du contrat).

faible diffusion des assurances multirisque climatique, quelles régions?

En France métropolitaine, on dénombrait exactement en 2019, 57.236 exploitants assurés sur 437.000. Le taux de diffusion de l’assurance MRC (surface assurée par rapport à la surface totale cultivée) atteint 29,7% des surfaces agricoles (hors prairies). Si on tient compte des prairies, il tombe à 16,7%.

Les régions où l’assurance est la plus diffusée (la moitié des surfaces assurées totales) sont l’Ile-de-France, le Centre, le Nord et l’Est. En outre, les départements qui totalisent davantage de contrats sont la Gironde, les Landes, l’Yonne, l’Aube, la Marne, les Pyrénées-Atlantiques, le Bas-Rhin…

Quels risques?

Le spectre des risques climatiques couverts par la MRC est très large :

  • sécheresse, excès de température et coup de chaleur;
  • coups de soleil;
  • températures basses, coup de froid, gel;
  • excès d’eau, pluies violentes, pluies torrentielles, humidité excessive;
  • grêle;
  • poids de la neige ou du givre;
  • tempête, tourbillon, vent de sable;
  • manque de rayonnement solaire.

Quelles cultures?

Les grandes cultures représentent la grande majorité des surfaces assurées. On observe des taux de diffusion supérieurs à 50% dans les grandes régions céréalières françaises comme la plaine de la Beauce et les Landes pour la culture de maïs.

Le taux de diffusion est le plus élevé pour les cultures industrielles, à 40%. La surface assurée par exploitation est de 25,4ha pour ce type ce culture, dont les betteraves représentent la plus grande surface assurée.

Taux de diffusion par catégorie de cultures de l’assurance récolte 2019 et évolution par rapport à 2018.

En revanche, l’assurance récolte peine à se développer pour l’arboriculture comme pour les prairies. Cependant, compte-tenu des sécheresses à répétition, les éleveurs pourraient être incités à souscrire une assurance MRC sur leurs cultures fourragères.

Les viticulteurs dans la moitié Nord (région Champenoise et du Bourgogne) et dans le Sud-Ouest, des régions où les vins ont une plus forte valeur ajoutée à l’hectare, sont relativement sensibilisés à ce produit d’assurance. Au total, un quart des surfaces viticoles est assuré (26% environ). Le capital assuré moyen par hectare s’élève à 8.098€/ha.

Quel est le coût d’un sinistre?

Le coût moyen d’un sinistre par contrat en 2019, est de 8.500€ en grandes cultures. Il s’élève à 5.400€ en prairies, 20.200€ pour la viticulture et 25.400€ en arboriculture. Sur cinq ans, le ratio sinistres/primes (rapport entre le montant des sinistres et celui des cotisations encaissées), atteint 105%. Pour la seule année 2019, il s’élève à 119%. La pire année étant 2016. En cause: les épisodes successifs d’excès d’eau, de grêle, de gel et de manque de rayonnement.

Source : Groupama, Données FFA, Projection Groupama 2020.

Ce sujet devient de plus en plus aigu puisque selon la fédération française de l’assurance, «un doublement de la fréquence et de l’intensité des aléas naturels en France est attendu d’ici 2040», peut-on lire dans le rapport parlementaire. Une situation qui invite à la prudence. Les risques d’inondations comme en 2016 sur les grandes cultures, ou plus récemment de gel sur les vignes et l’arboriculture, peuvent en effet s’avérer rédhibitoires.

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