[Reportage] Contre le taupin, des céréales dans le semoir à maïs

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[Reportage] Contre le taupin, des céréales dans le semoir à maïs

Une plateforme d’essais de lutte contre le taupin en système de cultures bio a été mise en place ce printemps. Elle implique les cuma, Monosem et Corteva qui teste l’association entre sa solution commerciale et une plante appât.

Plusieurs partenaires lancent des essais de protection du maïs au semis avec une première plateforme implantée en avril dans le Morbihan. Contre le taupin, ils y associent insecticide du sol sur le rang et plante appât.

29 avril. La date paraît précoce pour une sortie des semoirs à maïs dans le nord du Morbihan, a fortiori en système de production biologique. Elle est d’autant plus risquée avec ce précédent prairie de quatre ans. Sur 1,30 ha, Gildas David consacre sa parcelle à un essai de lutte contre le taupin. Normal si les conditions semblent propices à la petite bête. Les modalités doivent déterminer quelles solutions associant plantes appâts et protection des plantules sur le rang se montrent les plus efficaces. L’agriculteur morbihannais pratique déjà des mélanges de cultures ou de variétés, pour répondre aux problématiques d’enherbement ou de maîtrise des ravageurs, que ce soit avec des méteils ou pour le colza.


Dans une parcelle de maïs ce sera une première pour lui. Pour attirer le taupin, «on sait que l’avoine est une valeur sûre», explique Guillaume Quinot (Corteva) qui apportait le protocole. Sa certitude, il la tient d’essais réalisés l’an dernier. Cette année, l’enjeu est de confirmer l’intérêt de la technique et d’affiner les préconisations en termes de densité de semis, de profondeurs idéales pour satisfaire la gourmandise du ravageur et limiter le phénomène de concurrence envers la culture.

Trouver l’alternative cohérente avec le matériel déjà présent

A la fois pour limiter celui-ci et pour éloigner au maximum le taupin des plantules de maïs, les plantes appâts dans cette plateforme sont placées sur une ligne au milieu de l’inter-rang. Le semoir a été adapté pour cela, «en décalant les éléments enfouisseurs qui sont normalement à 5 ou 6 cm de la ligne de semis pour l’engrais», détaille Florian Crochet (Monosem). «Autrement, c’est un semoir assez classique, avec une double trémie et une double descente» pour déposer l’engrais starter et l’insecticide du sol qui protègera le rang de maïs. En cela, le chantier répond à l’enjeu qu’exprime l’agriculteur: «L’idée, c’est de trouver des techniques pour limiter la pression taupin et d’y parvenir avec du matériel que nous avons déjà.»

Première sortie pour ce semoir

Le semoir utilisé est relativement classique. Le principal réglage qui change, est la position des premiers disques enfouisseurs.

Et question matériels justement, l’aviculteur polyculteur dispose d’un arsenal qui a séduit les organisateurs de cette plateforme. Grâce à la cuma des Cinq clochers, (Le-Roc-Saint-André), il accède à une herse, une rotoétrille, deux bineuses… Autant d’outils susceptibles d’être utilisés dans l’essai. A 4/6 feuilles par exemple, un passage de bineuse est prévu pour détruire la ligne de plantes appâts, entre autres adventices. Ensuite, des observations pourront établir dans quelles conditions cette nouvelle technique se montre la plus efficace. Rendez-vous au mois de juin.

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Observation du travail réalisé en interrangs

Le rang d’avoine introduit entre deux lignes de maïs sera détruit au stade 5/6 feuilles avec la bineuse de la cuma.