Travail aux champs: 900 missions pour 300.000 candidats

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Travail aux champs: 900 missions pour 300.000 candidats

L'agriculture française est habituellement très dépendante de la main-d'œuvre étrangère, dans l'impossibilité de rallier les exploitations depuis la fermeture des frontières suite au Covid-19.

Plus de 300.000 candidats se sont inscrits sur la plate-forme "des bras pour ton assiette", lancée pour limiter la pénurie de saisonniers agricoles en raison du Covid-19, pour moins de 900 missions proposées.

Depuis le 19 mars, plus de 300.000 candidats à un emploi saisonnier dans l’agriculture se sont inscrits sur la plate-forme (desbraspourtonassiette.wizi.farm), développée par la marque Wizifarm en partenariat avec Pôle Emploi et l’Association nationale pour l’emploi et la formation des agriculteurs (Anefa).

Ces emplois sont cumulables avec le chômage partiel qui touche plus de 11 millions de salariés depuis le début du confinement destiné à lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19.

Mais à fin avril, seules 843 missions ont été proposées sur ce site, représentant près de 6.600 travailleurs recherchés, détaille Wizifarm dans un communiqué.

Au total, plus de 5.000 travailleurs ont reçu une proposition de mission, ajoute Wizifarm, qui n’est pas en mesure de préciser la proportion effectivement recrutée pour prêter main forte aux agriculteurs.

Ces chiffres sont en deçà de ceux avancés la semaine dernière par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, selon lequel 15.000 personnes étaient « déjà allées au travail pour environ 5.000 exploitations » via ce site.

Peu de visibilité

Didier Guillaume avait lui-même lancé fin mars un « appel à l’armée de l’ombre des hommes et des femmes [qui] n’ont plus d’activité », les invitant à « rejoindre la grande armée de l’agriculture française ».

Cet appel a été relayé par le principal syndicat agricole, la FNSEA, qui avait chiffré les besoins de recrutement à 200.000 personnes entre mars et mai.

L’agriculture française est habituellement très dépendante de la main-d’oeuvre étrangère venant notamment du Maghreb ou d’Europe de l’Est, et qui se trouve dans l’impossibilité de rallier les exploitations depuis la fermeture des frontières.

Pour expliquer le nombre modeste de missions, Wizifarm souligne que la saison débute doucement, mais aussi que nombre d’agriculteurs « limitent les embauches ou attendent le dernier moment », faute de visibilité.

« La principale remarque que nous relevons, c’est leur inquiétude sur la disponibilité des inscrits après le 11 mai », souligne le fondateur de Wizifarm Jean-Baptiste Vervy, cité dans le communiqué.

Avec le déconfinement qui approche, l’élan des volontaires « est en train de s’estomper, beaucoup de gens ne peuvent pas s’engager en vue de la reprise », a remarqué auprès de l’AFP Jérôme Jury, qui cultive des fruits sur 65 hectares au sud de Lyon.

De plus en plus de voix s’élèvent aussi pour demander de rouvrir les frontières aux saisonniers étrangers.