Le troupeau tourne bien avec le lin

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Le troupeau tourne bien avec le lin

Le travail a porté sur l’étude des données de plus d’un millier d’élevages prim’holstein sur une période de huit ans (©Valorex).

Fin novembre, les initiateurs de la première étude épidémiologique mondiale en nutrition animale en présentaient les premiers résultats. La graine de lin extrudée qu’ils ont étudiée est un facteur positif du bon fonctionnement des élevages laitiers, ont ainsi expliqué Valorex et l’UMR Oniris – Inra Bioepar(1).

En augmentant les performances de production et de reproduction, le lin que propose Valorex dans ses formulations a un intérêt technique et économique. Les commerciaux en étaient convaincus. Les éleveurs utilisateurs auraient le sentiment qu’ils le constatent. Mais jusqu’ici, la recherche basée sur l’expérimentation «ne montrait pas d’effets concordants avec le ressenti du terrain», explique Guillaume Chesneau (directeur de la recherche Valorex). De ce constat est partie l’idée d’éplucher à l’œil statistique les données issues du terrain.

La science statistique au secours du lin

Plutôt habituée à user de sa science pour cerner des troubles et pathologies, l’épidémiologiste Nathalie Bareille, (l’UMR Oniris-Inra Bioepar) a encadré le travail de thèse réalisé par Thomas Meignan. Celui-ci consistait à déterminer si une pratique -à savoir: introduire du lin sélectionné et extrudé selon le process de Valorex-, avait un effet positif sur les performances des troupeaux en question. « L’approche est originale » se sont accordés les intervenants à une conférence de presse du 28 novembre. Et certains résultats sont surprenants.

Effet positif sur la production des matières grasses et protéiques

Car cette étude basée sur les conditions réelles d’utilisation du produit montre que les vaches qui consomment de la graine de lin sont effectivement plus productives que celles qui n’en consomment pas. «Jusqu’à 1,3kg de lait en plus par jour, pour des vaches qui en reçoivent 790g/j » explique Thomas Meignan. Sur les taux, un effet dilution joue: le TP, et encore plus le TB, baissent à mesure que le dosage du lin augmente dans la ration. Néanmoins, l’érosion des taux constatée par l’épidémiologie est bien inférieure à la baisse généralement constatée lors des expérimentations. Surtout, l’augmentation du volume produit fait plus que compenser l’effet dilution: «la vache moyenne de notre étude produit 13 à 22 g de matières grasses et 18 à 32 g de matières protéiques par jour de plus qu’une vache moyenne nourrie sans graine de lin.»

Le gain peut compenser le coût important de la graine

Sans considérer une éventuelle prime accordée par son client transformateur au titre d’une alimentation intégrant du lin, riche en oméga 3, l’éleveur à la tête d’un troupeau de 50VL à 9000l peut espérer un bénéfice net de 1500€/an à l’échelle de son exploitation en introduisant la graine à hauteur de 173g/j/VL (conjoncture des prix du lait et des intrants 2014).

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Thomas Meignan (au premier plan) finalise son étude épidémiologique de l’utilisation de la graine de lin extrudée.

Meilleure expression des chaleurs

Dans son travail, Thomas Meignan s’est aussi penché sur la question de la reproduction. Là aussi, le doctorant observe un effet positif des rations comprenant du lin. L’intervalle vêlage/IA f se réduit de 3 jours lorsque la population est exposée au lin. Contrairement à l’effet sur la production, il n’y a cette fois pas d’effet dose. Le gain par rapport au témoin passe même à 5 jours lorsque la dose utilisée est très faible (environ 75g/j). «On peut en déduire que cette petite quantité de lin dans la ration lève un facteur limitant en termes de fécondité. On suppose qu’il y a des effets biologiques sous-jacents», explique Thomas Meignan, en précisant bien qu’il ne peut à ce jour qu’avancer des hypothèses. Le lin qui se cache dans les rations aurait-il encore beaucoup de secrets à révéler ? En attendant, le fournisseur d’ingrédients a trouvé une nouvelle voie de développement, avec un nouveau public à sensibiliser aux bienfaits de son lin. «Des élevages peut-être pas si intensifs qu’auparavant qui sont attentifs à améliorer leur repro», rebondit Béatrice Dupont, directrice du développement de Valorex.

(1) Cette Unité Mixte de Recherche associe l’école supérieure Oniris et l’Inra sur la Biologie, l’épidémiologie et l’analyse des risques en santé animale.