Une recette magique avec un méteil protéique

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Une recette magique avec un méteil protéique

Trois trèfles (incarnat, de Micheli et squarrosum), de la vesce et du seigle sont les ingrédients du méteil cultivé par le gaec de Brocéliande (@Eilyps).

En alliant rendement et richesse en MAT, les méteils HVP sont une possibilité intéressante d’interculture valorisée dans une ration basée sur les stocks. Le gaec de Brocéliande a essayé et devrait l’adopter.

Au premier abord, «quand on reçoit la facture pour les semences de trèfles et de vesces, on se dit que le RGI est intéressant», mais à la fin de l’histoire, l’entreprise de Cédric Henry s’y retrouve largement, d’après les observations tirées de ses premières récoltes de méteils HVP (pour Haute Valeur Protéique).

Atouts techniques

De son poste de consultant au sein d’Eilyps, Romain Morice constate une tendance des élevages suivis par l’organisme spécialisé à aller «vers des systèmes plus autonomes». Le développement des méteils ensilés intègre cette dimension: «on cherche à assurer les stocks», avec un axe supplémentaire dans le cas des méteils à haute valeur protéique: gagner en autonomie protéique. Le consultant qualifie le sujet: «par rapport à des méteils traditionnels, avec 80% de céréales, ces méteils HVP sont constitués de 70 à 80% de légumineuses et protéagineux, pour des valeurs MAT obtenues de l’ordre de 17 à 20%.» Invité à témoigner lors d’un webinaire(1) , Cédric Henry partage la réflexion menée au gaec de Brocéliande. «Pour mon associé plutôt en charge des cultures, il y a un intérêt par rapport à la destruction.» Voyant l’évolution réglementaire arriver à l’encontre du glyphosate, les associés orientés en système TCS s’intéressent à des intercultures plus facilement gérables que le dérobé de RGI au niveau de leur destruction.

Un rendement supérieur au RGI

Avec cette évolution de la rotation, «nous avons aussi trouvé un plus sur la structure du sol», poursuit l’éleveur. «Nous avons trouvé un sol plus souple derrière cette année.» Côté vaches, l’intérêt c’est la protéine. Après avoir mis le pied dans les cultures dérobées avec des associations de raygrass et trèfle, «à la fin, on ne faisait plus que du RGI. Le trèfle ne marchait pas tous les ans», justifie le témoin. «Sur la valeur alimentaire, c’était décevant.»

Objectif 20% de MAT

La perspective d’un fourrage riche en azote et présentant un rendement largement supérieur a séduit le gaec, au point que les cinq associés le tentent l’an dernier. Sur 12 ha, ils tirent un rendement moyen d’environ 4,7t (MS) qui complètera l’approvisionnement fourrager du troupeau d’environ 130 têtes. Le consultant évalue que produire ici une tonne de matière sèche de ce méteil aura été plus économique que la même quantité de RGI – trèfles. Avec une différence de l’ordre de 20 à 25%.

Les associations orientées récolte des grains, riches en céréales, ne font pas de bons ensilages

Après trois jours de séchage (fauche à plat) et un andainage fin avril, la récolte s’est faite en ensilage. «Peut-être qu’avec une conditionneuse, ou en roulant après le semis pour pouvoir faner, nous aurions pu gagner du temps et quelques points», envisage Cédric devant le silo qui depuis quelques semaines «suinte un peu.» La teneur en MS, «c’est le petit bémol» de cette culture qui demande «de la rigueur sur les fenêtres météo.» Il en faudra plus pour décourager les agriculteurs installés au pays de l’enchanteur. Avant même d’avoir entamé le silo de la récolte du printemps dernier, pour le prochain, «on part sur 25 ha de méteil HVP», soit la totalité des dérobées à cultiver sur l’exploitation.

(1) Organisé par Eilyps dans le cadre de sa Semaine de la performance, début septembre.