Comment exploiter durablement ses haies?

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Comment exploiter durablement ses haies?

La cuma de Saint André sur Vieux Jonc a porté l'investissement de la déchiqueteuse et du tracteur qui participeront à l'entretien des haies.

Valoriser le bois provenant des haies des exploitations agricoles de manière durable. C’est l’objectif affiché de l’association BALA (Bois Agri Local andinois) créée en 2019.

Pour valoriser le bois des haies durablement, l’association fédère les différents acteurs et propose aujourd’hui des outils aussi bien pour savoir comment bien utiliser la ressource que pour organiser les chantiers mécanisés.

L’association BALA vient d’une initiative commune du Pôle Biomasse Énergie 01, de la chambre d’agriculture, de la fdcuma et d’agriculteurs. Ces différents acteurs travaillant sur les énergies alternatives ont fait le constat que la ressource en biomasse provenant des haies pouvait répondre à plusieurs besoins. Une utilisation en bois de chauffage ainsi qu’une meilleure autonomie pour le paillage des litières qui souffrent du manque de paille et de l’élévation de son prix. Un point sur la situation des haies montraient aussi que beaucoup n’étaient plus entretenues par manque de temps et d’outils permettant de travailler en sécurité.

Structurer une nouvelle filière pour valoriser les haies

Pour exploiter cette ressource de façon durable, il fallait mettre sur pied tout une organisation, trouver les bons outils, informer et former les agriculteurs pour gérer la ressource, assurer la valorisation des débouchés. «L’association BALA est en charge de structurer la filière pour apporter les conditions de la réussite avec notamment un produit de qualité», commente Yannick Petitjean, vice-président de l’association.

Un charte de bonne pratique

«Les agriculteurs voulant adhérer doivent s’engager en signant une charte visant à acquérir des connaissances pour exploiter la ressource de façon pérenne. Pour cela, il y a aussi une obligation de formation qui va permettre de se réapproprier un savoir-faire.» Une formation avec une partie théorique reprenant les fondamentaux sur le fonctionnement des haies, les différentes essences, savoir analyser et chiffrer le potentiel de production ainsi qu’une partie juridique.

Le côté pratique n’est pas laissé de côté. Une mise en situation est réalisé sur chaque exploitation. L’agriculteur accompagné d’un technicien met en pratique la formation en dimensionnant le potentiel exploitable. «Il y a aussi un volet communication sous forme d’un jeu de rôle. L’agriculture est sous surveillance. Il est aujourd’hui important de savoir expliquer ce que l’on fait, pourquoi on le fait et avec quels objectifs.»

Valoriser les haies avec du matériel en cuma

Pour les chantiers, BALA a travaillé avec la fdcuma afin de recenser les différents matériels permettant de réaliser dans de bonnes conditions des chantiers de coupe et de déchiquetage. Dans un premier temps, pour les premiers chantiers, des cuma des départements voisins ont mis du matériel à disposition comme la déchiqueteuse provenant de Saône-et-Loire et le grappin coupeur d’Isère.

Une étape a été franchie l’année dernière avec la cuma de Saint-André-sur-Vieux-Jonc. Accompagnée par la fdcuma, elle a porté le projet d’investissement pour une déchiqueteuse d’occasion et un tracteur. Cet investissement a pu bénéficier d’une aide du conseil départemental. «Dans ce projet il y a une double dynamique, économique et environnementale», indique Jean-Yves Flochon, vice-président délégué à l’aménagement, aux aides aux communes, à l’habitat, à la ruralité et à l’agriculture.

«C’est cette double dynamique que nous avons voulu aider avec ce soutien financier. La démarche est porteuse d’avenir avec également la mise en place d’un cahier des charges visant à pérenniser la ressource.»

Les travaux de l’association BALA continuent avec l’étude de différents matériels permettant de réaliser des coupes de qualité favorisant la repousse. «Le rôle de l’association est aussi de rechercher des débouchés pour les agriculteurs qui n’utilisent pas la ressource pour le chauffage ou la litière», conclu Yannick Petitjean. «Des débouchés locaux, comme des petites chaufferies collectives ou encore des pépiniéristes ou des communes pour le paillage des espaces verts.» Dans tous les cas, les agriculteurs voulant bénéficier des matériels réalisant les chantiers d’entretien, doivent dans un premier temps adhérer à l’association BALA.

Contact pour plus de renseignements: Franck Loriot 06 14 17 10 43 [email protected]

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