Wohlfahrtia Magnifica, l’ennemie des éleveurs ovins

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Wohlfahrtia Magnifica, l’ennemie des éleveurs ovins

La zone d’infestation de la mouche Wohlfahrtia magnifica s’étend progressivement sur plusieurs régions, entraînant de lourdes pertes pour les élevages ovins concernés.

Les éleveurs ovins sont à la peine avec la redoutable mouche Wohlfahrtia magnifica. La lutte s’organise. Témoignage de Xavier Jatiault, éleveur dans la Vienne.

Elle porte un nom imprononçable dont l’évocation fait trembler les éleveurs. Il s’agit de la mouche Wohlfahrtia venue, semble-t-il, de Crête. Au départ, ses sévices, infligés en priorité aux moutons, étaient circonscrits à quelques animaux seulement. Depuis, le parasite présent depuis plusieurs années en Corse, PACA, Pyrénées, s’étend aussi au Poitou-Charentes et au Limousin désormais. La mouche honnie pond des œufs qui se transforment en larves en se fixant surtout sur les onglons et les parties génitales.

Elle affecte aussi dans une moindre mesure les vaches, les chevaux et même les chiens. L’infestation compromet la santé de l’animal, entraîne son affaiblissement et peut même conduire à sa mort, observe Xavier Jatiault, éleveur à St Martin-l’Ars dans le sud-est de la Vienne, en même temps responsable professionnel de section ovine du groupement de défense sanitaire de la Vienne. La mouche Wohlfahrtia s’incruste sur les animaux au pâturage.

Coûteux  en performances, traitements, temps de travail, moral

«Il existe des traitements insecticides en préventif dont les durée d’action sont très différentes d’un produit à l’autre (de 2 à 14 semaines). Mais pour être efficace, la pulvérisation du produit doit être rigoureusement faite et l’animal doit être à l’abri de la pluie pendant 5 jours», insiste cet éleveur à la tête d’un troupeau de 700 brebis.

Xavier Jatiault, éleveur ovin dans la Vienne.

Pour le traitement curatif, il existe aussi en parallèle des produits pharmacologiques, des huiles essentielles. Certains éleveurs opèrent directement à la main le retrait des asticots. Les performances technico-économiques du cheptel sont durement atteintes. Sans compter le coût des traitements «de l’ordre de 5,30 € par brebis pour mon exploitation», relate Xavier Jatiault. D’autre part, le temps de travail nécessaire pour repérer les animaux infestés et réaliser les traitements nécessaires est considérable. «Pour mon troupeau, cela représente environ un mi-temps.»

Entre le 15 octobre et le 20 avril, la pression parasitaire retombe en raison des conditions climatiques. Plus globalement, l’irruption de ce parasite dans les élevages ovins décourage les éleveurs en place et complique encore un peu plus les espoirs de renouvellement des générations dans cette filière. Tous les éleveurs touchés sont invités à prendre contact avec leurs GDS pour mettre en place les prophylaxies appropriées.

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