Cultures, « il était temps que le soleil revienne »

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Cultures, « il était temps que le soleil revienne »

Avec le froid, les betteraves poussent timidement en ce printemps 2023.

Les trois semaines de pluies qui se sont abattues sur une grande partie du nord de la France ont retardé les chantiers de semis de printemps 2023, mais aussi augmenté la pression des maladies et des ravageurs. Le point.

Avec des mois d’avril pluvieux et de mai froid dans une grande partie du nord de la France, le printemps n’a pas été très favorable pour les cultures 2023. « L’inquiétude, à ce jour, reste focalisée sur les betteraves et les pommes de terre », lance Jean-Baptiste Journel, responsable technique chez Unéal, coopérative du Nord de la France.

Retard des betteraves

Pour les betteraves, les agriculteurs les ont semés avec près d’un mois de retard. Les rendements risquent donc d’être pénalisés et la récolte un peu décalée. Outre ce déficit, « elles ont été semées dans le froid rendant leur levée très lente, explique le responsable technique. Résultat, à peine levées, les pucerons sont déjà prêts à les attaquer tout comme les ravageurs souterrains du type tipules, atomaires, etc.

Pour les pommes de terre, elles ont été plantées dans des sols à peine ressuyés avec des plants déjà germés. « Les levées risquent d’être très hétérogènes, fait remarquer Jean-Baptiste Journel. Le rendement peut potentiellement être impacté, ce n’est pas gagné pour cette culture. »

Cependant, ce ne sont pas les seules cultures qui ont pris du retard. À l’image des pois de conserve, carottes et autres légumes. Ça risque de poser problème pour l’approvisionnement des usines plus tardivement. Concernant les maïs, rien n’est nouveau, de tels retards ont déjà été observés.

« On sait que la plante a la capacité de compenser son retard avec une récolte un peu plus tardive », relativise-t-il. D’autant qu’il le rappelle, pour le maïs ensilage, « les stocks d’herbe assez importants réalisés ce printemps permettent de renflouer les stocks. »

Abandon de surfaces

Le lin a subit, lui aussi, un gros retard au semis, imposant certains agriculteurs à abandonner quelques surfaces. « En dehors de certains secteurs en bordure maritime, le lin est relativement beau, estime le responsable technique chez Unéal. Il faut noter tout de même une forte pression des altises. »

En revanche, si les cultures de printemps accusent un retard, ce n’est pas vraiment le cas pour celles d’hiver. Au contraire, le blé aurait même conservé son avance. « Il était temps que le soleil revienne, dit-il soulagé. Le blé est au stade du gonflement, voire de l’épiaison, il avait besoin de lumière pour la fécondation. » Les apports d’azote ont été efficaces alors que le dernier est à réaliser dans les prochaines semaines. Les techniciens et outils de pilotage conseillent d’apporter la dose calculée lors du bilan initial.

Maladies présentes dans les cultures 2023

Toutefois, l’humidité a favorisé le développement des maladies, rendant la pression à la septoriose assez élevée. « Les agriculteurs ont dû traiter pour tenter d’éradiquer les maladies, précise Jean-Baptiste Journel.  Mais dans certaines situations, il faut craindre une baisse des rendements. » Même constat à peu près pour les orges d’hiver.

Quant aux colzas, ils ont fleuri les pieds dans l’eau, mais présentent de belles siliques de manière générale. « Malgré les ravageurs et la sclérotinia, les colzas ont bien valorisé l’azote, reconnaît le responsable de chez Unéal. La floraison a été longue et on peut facilement estimer que la récolte de colza aura lieu après celle des blés. »

Les problèmes de sécheresse ne semblent pas atteindre les régions du nord de la France. La fin des pluies est une bonne chose pour la végétation qui va pouvoir se développer. « Un temps gris, sec et doux, ce sont des conditions idéales pour les céréales. »

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