Cela commence comme une fable de La Fontaine : « le plateau et le satellite ». Si, comme dans chaque fable, il y a une morale, ici, elle est à nuancer. La morale : les enrubanneuses à plateau tournant sont plus lentes, mais affichent un prix de revient inférieur à leurs consœurs à bras mobiles, plus productives, mais plus chères. La nuance : la morale est vraie si on ne prend en compte que le coût de l’outil. Retour sur le prix de revient d’une enrubanneuse en 2025.
Prix de revient d’une enrubanneuse : analyse de 1 093 machines
Tableau comparatif des enrubanneuses à satellite et à plateau tournant.
Avec un tracteur de 120 ch, le prix du GNR à 1,2 €/l (Adblue compris) et un chauffeur à 23 €/h, le coût de la balle est 0,35 € plus élevé avec l’enrubanneuse à plateau tournant.
Ceci étant posé, voici l’analyse de 1 093 machines grâce aux données du service AgroEcotech de la fncuma (machines seules, sans traction).
Le plateau tournant pour les petits volumes annuels
Prix de revient des enrubanneuses à plateau tournant selon l’utilisation.
La base de données relève 570 enrubanneuses à plateau tournant, soit 52 % des outils de l’échantillon. Elles emballent en moyenne 1 558 balles par an, à raison de 1,80 € par balle.
Dans le détail, si l’on produit 1 558 balles/an, le calcul montre qu’il est possible de baisser le coût : dans la fourchette de 1 300 à 2 199 balles/an, la balle coûte 1,20 €.
Les enrubanneuses à plateau tournant sont souvent achetées pour de petits volumes d’enrubannage. La part de ces machines produisant moins de 1 299 balles/an tire vers le haut le prix de revient moyen. Ces machines simples, d’apparence robuste, enrubannent autour de 25 balles par heure. Un score nettement inférieur aux performances des enrubanneuses à satellite, qui débitent 40 balles pendant ce temps.
Toutefois, le coût d’entretien est toujours raisonnable, à raison de 0,10 € par balle. Les enrubanneuses à plateau tournant se destinent à des besoins moindres que celles à satellites. Même moins chères que ces dernières à l’achat (écart de 5 000 € en moyenne, 7 000 € selon les prix de 2022), elles représentent un investissement significatif. Les cuma les amortissent sur 9,7 ans, et gardées 4,5 ans.
40 balles par heure avec les satellites
Les cuma achètent des enrubanneuses à satellites pour de plus grands besoins. Leur cadence moyenne de 40 balles/h assure de meilleurs débits de chantier.
L’échantillon de 523 machines comprend une majorité de modèles traînés avec un ou deux satellites. On y trouve aussi des outils portés qui peuvent se mettre sur le relevage du tracteur ou en bout de bras d’un chargeur télescopique.
Prix de revient des enrubanneuses à satellite selon l’utilisation.
Quelques enrubanneuses à poste fixe permettant d’emballer des balles carrées complètent l’effectif.
Le prix de revient moyen de ces machines atteint 2,30 € par balle. Un chiffre tiré vers le haut par des machines enrubannant moins de 1 600 balles par campagne. Au-delà, le prix de revient de la balle enrubannée passe sous les 1,50 €.
Répartition des charges des enrubanneuses à satellite.
Le poste entretien et réparation représente en moyenne 0,20 € par balle, ceci tout au long de la détention de la machine. Les cuma amortissent les enrubanneuses à satellite sur 9,4 ans.
La répartition des charges concernant les deux types d’enrubanneuses est similaire. Le prix de l’amortissement les compose à 77 % (modèles à plateau) et à 80 % (modèles à satellite). Viennent ensuite diverses charges (assurance, comptabilité, administratif…), l’entretien (7 et 8 %) et les frais financiers (3 %).
Coût d’entretien des enrubanneuses selon leur âge.
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