Blé: l’Egypte assouplit ses critères d’importation après des tensions avec la Russie

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Blé: l’Egypte assouplit ses critères d’importation après des tensions avec la Russie

Chérif Ismaïl, le premier ministre égyptien, a annoncé revenir aux normes initiales pour l'importation de blé.

L'Egypte, premier importateur de blé dans le monde, est revenu mercredi sur sa politique de tolérance zéro pour l'ergot (une maladie du blé), après les tensions à ce sujet avec ses fournisseurs et partenaires commerciaux, notamment la Russie.

Fin août, l’Egypte avait durci son cahier des charges sanitaire, refusant les chargements de blé comportant toute trace d’ergot, alors que les normes internationales en vigueur tolèrent le blé contenant jusqu’à 0,05% d’ergot. Plusieurs bateaux, notamment d’Europe de l’est, avaient ainsi été refoulés, et la Russie avait dénoncé « un marchandage », avant d’annoncer la suspension à partir du 22 septembre de ses importations d’agrumes en provenance d’Egypte. Le gouvernement égyptien a décidé de revenir à la norme de 0.05% mise en place par Le Caire en 2010 et « qui est similaire aux normes internationales », selon un communiqué envoyé à la presse mercredi par le cabinet du Premier ministre, Chérif Ismaïl. L’Egypte importe annuellement 11 millions de tonnes de blé, dont 5 millions directement importées par le gouvernement, selon le communiqué. L’adoption « d’un taux 0% d’Ergot pour les chargements importés a paralysé le transfert à l’Egypte de 540.000 tonnes de blé », a souligné le ministre de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur, Mohamed Ali el-Cheikh, cité par le communiqué. Le Caire avait annoncé mardi l’envoi d’une délégation à Moscou le 26 septembre en vue de résoudre le différend agricole. Trois appels d’offre récemment lancés par les autorités égyptiennes ont été boudés par les fournisseurs de blé, ajoute le texte. L’annonce égyptienne intervient un jour avant l’adoption par Moscou de « restrictions temporaires à l’importation dans la Fédération de Russie de produits à haut risque phytosanitaire provenant d’Egypte ». Ces dernières années, Moscou a imposé quasi systématiquement des limitations sur les importations agroalimentaires des pays avec qui ses relations se tendaient, sous la forme d’un embargo ou au motif officiel d’infractions aux normes sanitaires. La Russie importe d’importantes quantités d’agrumes égyptiens, encore plus depuis qu’elle a imposé un embargo sur certains fruits et légumes turcs l’an dernier, représentant plusieurs centaines de millions de dollars chaque année.

Le Caire, 21 sept 2016 (AFP)