Laver les betteraves fourragères pour 6 €/t

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Laver les betteraves fourragères pour 6 €/t

La laveuse de betteraves fourragères de la cuma du Haut-Pays permet également de trier les cailloux des tas.

Huit éleveurs de la cuma du Haut-Pays ont investi dans une laveuse de betteraves. À l’origine, ce n’est pas la terre qui les gênait, mais les cailloux. Cette machine, une des seules en France, permet de trier les tas. Reportage.

Cela fait maintenant six mois que la laveuse de betteraves fourragères est dans la cour d’un adhérent de la cuma du Haut-Pays, située dans le Pas-de-Calais. Depuis son arrivée, elle intrigue et interpelle de nombreux éleveurs de la région. Il faut dire que c’est l’une des seules laveuses de betteraves fourragères qui se trouve en France. Ainsi, depuis la récolte (tardive) des betteraves, trois à quatre éleveurs viennent le lundi matin nettoyer l’équivalent d’une benne de racines pour retirer les cailloux.

Une laveuse de betteraves fourragères qui élimine les cailloux

Car au départ, ce n’était pas le lavage des betteraves qui a motivé le groupe de huit éleveurs de la cuma à investir dans cette machine. Ce sont en réalité les cailloux. « L’année dernière, j’ai passé 300 heures l’hiver, soit environ deux heures par jour, à retirer les cailloux de mon tas de betteraves à la main, se souvient Antoine Schochoy, trésorier de la cuma. C’était hors de question de recommencer cette année. » Il était d’ailleurs prêt à arrêter cette culture.

Alors, l’éleveur s’est renseigné. D’abord sur internet, puis ensuite auprès des organisations agricoles. « Il existait une machine de ce type en Hollande et près de Lyon, se souvient il. Le fabricant, basé à Lyon nous a proposé plusieurs types de machines et avec des capacités différentes. On a alors commencé à échanger entre nous. »

Pas de laveuse, pas de betteraves

Ce ne fut pas très difficile de trouver des éleveurs partants. Comme Raynald Vasseur, éleveur, qui n’implanterai pas 3,5 ha de betteraves sans être sûr de pouvoir trier les cailloux avec une machine. « C’est simple, sans cette machine, je ne mettrais pas de betteraves », avoue-t-il.

Et son collègue. « Comme nous avons beaucoup de cailloux dans nos parcelles, nous ne pouvons pas cultiver des betteraves sucrières, explique Pascal Deslforge, éleveur laitier et adhérent de la cuma. Alors nous n’avons plus accès aux pulpes des sucreries avoisinantes. Pour palier à cela et pour être davantage autonomes, nous avons implanté en 2023 des betteraves fourragères. »

6 €/t pour des betteraves nickel

En deux temps, trois mouvements, le groupe était formé : huit éleveurs, 1 500 tonnes de betteraves fourragères engagées et une laveuse commandée. Une Cross neuve, dimensionnée au groupe avec un débit de 80 à 100 t/h. Le prix de la laveuse de betteraves fourragères : 140 000 euros subventionné à moitié dans le cadre de l’autonomie fourragère des élevages. Le groupe s’est même offert un broyeur de betteraves pour compléter l’investissement. Le coût d’utilisation a été estimé à 6€/t. Arrivée en septembre 2023, la machine risque de faire le double de travail que ce qui était prévu.

La laveuse de betteraves fourragères retire les cailloux rapidement. Mais grouper le chantier, c’est aussi le moyen de voir ses collègues et d’échanger, puisqu’ils sont quatre à avoir opté pour cette organisation. « En une heure, toutes nos betteraves sont lavées et broyées si besoin. Il n’y a ainsi plus aucun cailloux, fait remarquer soulagé Reynald Vasseur. D’autant que la distribution est aussi plus rapide et facilitée car il n’y a plus de terre. » La mélangeuse s’use aussi moins rapidement.

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