Une cuma pour redynamiser le territoire

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Une cuma pour redynamiser le territoire

Trente -six adhérents partagent aujourd’hui de nombreux matériels comme l’épandeur et la mini-pelle qui étaient inaccessibles en individuellement.

Le vignoble du Beaujolais se restructure, les plantation sont modifiées. Nouveau départ, nouveaux matériels, le tout avec la création d'une Cuma.

Fleurie, vignoble de cru, n’échappe pas au mouvement : le marché s’est retourné, les conditions de productions ne sont plus les mêmes. Initialement, avec une taille en gobelet, le travail des vignes n’était pas toujours mécanisable, particulièrement dans les petites parcelles.

De plus, les treilles connaissaient 4 largeurs différentes et la taille en gobelet 5 branches ne facilitait pas la mécanisation. Un plan collectif de replantation est intervenu. Outre la réduction du nombre de pieds par hectare et l’autorisation de la taille en cordon, la largeur des treilles est harmonisée à 1,8 m en cru. Le travail va changer et davantage de mécanisation sera possible, d’où une efficacité de travail supplémentaire.

Paradoxalement, c’est de la rencontre de domaines de taille conséquente et d’adhérents de la coopérative que germe le principe d’une autre mécanisation, adaptée aux nouvelles plantations, couvrant la plupart des travaux et à prix réduit, donc à plusieurs. Ce sont même les gros domaines qui ayant une certaine connaissance du système cuma, ont amené l’idée car, dans le secteur, c’est plutôt rare. Ainsi, les cinq «châteaux» et les petites exploitations de la cave coopérative de Fleurie se sont retrouvés, à 15 il y a 2 ans, réunis à la salle du conseil de la cave avec la chambre d’agriculture et la fdcuma.

Mécaniser pour dynamiser

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Guillaume Manin : « Les nouvelles plantations appellent de nouveaux matériels, car nous étions en retard en ce qui concerne la mécanisation. »

« L’objectif est de partager le matériel qui sert peu de temps, pour lequel on n’est pas à un jour près », indique Guillaume Manin, président de la jeune cuma de la Madone. Très vite, sont achetés la rogneuse, le pulvérisateur sous le rang et l’épandeur, bientôt suivis par la mini-pelle, 2 poudreuses et 2 broyeuses, puis une lieuse à baguette.

Déjà d’autres projets pointent, plus engageants : le chenillard, la machine à vendanger et le tracteur. Ils sont 36 adhérents maintenant et ce n’est pas terminé ! L’arrachage toujours en cours, le drainage et la remontée de terre génèrent des besoins.

« Tout adhérent de la cave a vocation à être adhérent de la cuma », estime le président de la cuma, également vice-président de la cave. Pour lui, la cuma accompagne et permet d’anticiper. Ainsi, la cave pourrait par exemple initier une action sur la qualité qui passerait par l’usage d’une effeuilleuse ou une autre sur l’environnement qui nécessiterait un matériel particulier qui serait alors acquis en cuma.

Mais, dès maintenant, les petites parcelles vont pouvoir être mécanisées, un gain de temps inestimable. Moins de travail manuel délivre un regain d’intérêt au métier ce qui n’est pas sans déplaire aux jeunes. La crise et la restructuration pourraient les en détourner. Aujourd’hui, on assiste davantage à des agrandissements qu’à des installations mais les jeunes de la cave coopérative sont aussi les jeunes de la cuma.

« On n’est qu’au début de l’histoire ! », prévoit Guillaume Manin, confiant. La triple alliance des « gros » domaines qui vont de l’avant pour les investissements, de la cave coop qui représente un quart du cru, et des adhérents soucieux de l’intérêt commun et partagé constitue un moteur puissant au service du vignoble. La cuma qui réunit, c’est nouveau dans les crus de beaujolais.