Comment calcule-t-on le coût de détention d’un tracteur de 150 ch ?

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Comment calcule-t-on le coût de détention d’un tracteur de 150 ch ?

Comment calcule-t-on le coût de détention d'un tracteur de 150 ch ? Point méthodologique.

Pour les tracteurs de 150 ch de ce numéro, le coût de détention est calculé à partir de quatre éléments : La perte de valeur ou décote, le carburant, l’entretien et les frais financiers. La comptabilité analytique de près de 1 500 tracteurs du parc cuma permet d’établir un coût de détention pour les six modèles les plus représentés.

Les Rayons X sont le fruit d’un travail d’analyses et d’enquêtes conjointes entre la rédaction d’Entraid et le service AgroEcoTech de la fncuma. Les références étudiées proviennent des données comptables du réseau cuma. Les résultats permettent de faire ressortir un point essentiel nécessaire à la bonne gestion de l’activité : le coût de détention.

Passage aux Rayons X

Pour ce numéro dédié aux tracteurs de 150 ch, l’étude porte sur les six marques pour lesquelles nous avons suffisamment de données permettant la fiabilité des résultats. Il s’agit de Case IH, Claas, Fendt, John Deere, Massey Ferguson et New Holland. Ainsi, pour cette enquête, le coût de détention a été simulé sur une période de six ans à raison d’une utilisation de 700 h/an. Ces chiffres correspondent à l’utilisation moyenne qui a été constatée sur le terrain.

Méthode de calcul : les 4 postes du coût de détention d’un tracteur

Le coût de détention comprend quatre composantes :

  • la décote qui représente la différence entre le prix d’achat et la valeur de revente,
  • la consommation en carburant,
  • les frais d’entretien,
  • les frais financiers.

Le coût de détention est lié au tracteur seul. Par ailleurs, le coût de détention s’attache à l’appareil seul. En effet, il ne prend pas en compte les charges liées à la main-d’œuvre, traction, assurance et autres frais de gestion.

Coût de détention d'un tracteur 150 ch.

Formule de calcul du coût de détention d’un tracteur de 150 ch.

Avec ces six tracteurs, dont la grande majorité des critères étudiés sont similaires, il serait pourtant imprudent de transformer ces résultats en comparatif. En effet, les différents achats sont réalisés dans des régions différentes. Et les négociations individuelles et les dates d’achat entrent aussi en jeu. Cela donne, lors des enquêtes téléphoniques auprès des cuma, une certaine variabilité des prix.

La décote et la valeur de revente dans la méthode de calcul du coût de détention

Les valeurs de décote des six marques de tracteurs étudiées dans ce numéro de Rayons X sont estimées à partir des données issues de la comptabilité des cuma. Ainsi, les calculs s’appuient sur les 1 510 tracteurs de 130 à 165 ch (150 ch en moyenne), achetés neufs par les cuma entre 2010 et 2022 et revendus entre 2011 et 2023. Les résultats obtenus permettent la réalisation d’une courbe de décote propre à chaque marque. La durée de décote étudiée est de six ans, ce qui correspond au rythme de renouvellement moyen des tracteurs dans les cuma.

Les frais financiers

Pour ce numéro, la rédaction a calculé les frais financiers en appliquant un taux annuel de 1,20 % (indice OAT sur dix ans) sur le capital mobilisé et financé à 100 % pour l’achat d’un tracteur neuf. Dans le Rayons X tracteurs de 2022, le taux était de 0,80 % et de 0,75 % pour le numéro de 2021. Le taux retenu est proche des valeurs observées sur le terrain, avec un taux pratiqué plus important sur de longues durées mais compensé par un autofinancement partiel provenant notamment des reprises.

Le prix d’achat

Le prix d’achat retenu des différents tracteurs est le résultat d’un travail d’enquêtes téléphoniques auprès des cuma. Le but est de prendre en compte le niveau d’équipement comme les différentes options proposées. Mais aussi l’impact de la reprise, le contexte d’achat (zone géographique, date, achat de plusieurs tracteurs en même temps, etc.). Afin d’homogénéiser les résultats pour chaque marque, la rédaction a affiné les prix d’achat réels. Le but étant de les ramener à celui d’une machine type avec le même niveau d’équipement.

Pour ce dossier, la rédaction d’Entraid a majoré les prix d’achat en prenant en compte l’indice annuel Insee Ipampa tracteurs. Cela afin de coller à l’actualité, compte tenu de l’inflation, Cela donne des prix majorés de 7,20 % pour les achats 2022, 7,20 % + 5,70 % pour les achats 2021, 7,20 % + 5,70 % + 2,20 % pour les achats 2021.

La consommation de carburant dans la méthode de calcul du coût de détention

Les chiffres de consommation de carburant sont issus de passages au banc de puissance des différents modèles. Les opérateurs de bancs d’essai moteur du réseau cuma ont réalisé ces tests. Il ne s’agit pas de moyennes de courbes mais de la courbe réelle la plus représentative pour chaque modèle étudié. Ces résultats d’essais aux normes OCDE, hors surpuissance, illustrent une puissance disponible à la prise de force.

La consommation de GNR est calculée à partir de la consommation spécifique du tracteur constatée au banc moteur. L’estimation du taux de charge du moteur est de 35 %, une valeur courante sur le terrain. Pour les calculs, le tarif retenu pour le GNR est de 1,10 €/l AdBlue inclus. Avec ce tarif, le GNR représente plus de 40 % du coût de détention. Il représentait 50 % de ce même coût de détention dans le numéro de 2022. en 2021,  il était de 35 %. Les prix du GNR était respectivement de 1,50 €/l et 0,75 €/l/

Les coûts d’entretien

Les frais d’entretien des différents modèles de tracteur proviennent d’une synthèse issue des derniers guides Prix de revient. Une enquête réalisées sur l’ensemble du territoire. Ils prennent en compte un panel de 902 tracteurs achetés neufs et réalisant 700 h/an. Ce poste comprend le coût des pièces et de la main-d’œuvre. Comme pour la partie décote, le coût d’entretien retenu pour chaque modèle est une estimation. Il provient de l’historique constaté de chaque marque dans les références du parc cuma. Le but est ainsi de proposer une tendance réaliste du marché.

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