Produire autrement… Comment fait-on maintenant?

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Produire autrement… Comment fait-on maintenant?

De gauche à droite: Dominique Potier (député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle), Patrick Bastian (président de la commission de l'Agriculture et de la Forêt au conseil régional Grand-Est) et Matthieu Goehry (président de la Frcuma Grand-Est).

Durant l'assemblée générale de la Frcuma Grand-Est s'est tenue une table ronde sur la thématique "Produire autrement, comment fait-on maintenant". Voici les principales idées qui sont ressorties du débat.

Produire autrement, comment fait-on maintenant ? Autant le dire tout de suite, la solution miracle n’existe pas. Mais cette table ronde a le mérite de montrer la voie: le collaboratif!

Le 22 février, se tenait à Laxou la première assemblée générale de la Frcuma Grand-Est. A cette occasion, la fédération a organisé une table ronde sur la thématique « Produire autrement, maintenant comment fait-on ? » En effet, si l’innovation est une nécessité pour permettre à l’agriculture de répondre aux difficultés liées au contexte actuel, et que tout le monde s’accorde à le dire, la question demeure: comment fait-on?

« L’agriculture française a toujours su s’adapter et trouver des solutions »

Ainsi selon Dominique Potier, agriculteur en gaec, député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle et responsable du plan Ecophyto, « il faut arrêter la compétition stérile qui détruit la valeur ajoutée » et revenir à « l’agronomie et aux valeurs coopératives » qui font partie intégrante de l’histoire de l’agriculture.

« L’agriculture française a toujours su au cours de l’Histoire s’adapter et trouver des solutions, mais elle a besoin de temps », un luxe dans notre société d’aujourd’hui, a complété Patrick Bastian, agriculteur en gaec (adhérent de la cuma Alsace Pomme) et président de la commission de l’Agriculture et de la Forêt au conseil régional Grand-Est. S’il est sûr que « certains modèles arrivent à leur fin et que l’on doit trouver de nouvelles solutions pour rester compétitif », il l’est tout autant que « les cuma auront un rôle déterminant à jouer ».

L’analyse de Luc Vermeulen, agriculteur dans les Hauts-de-France (adhérent de la cuma d’Elincourt) et président de la fédération nationale des cuma, va également dans ce sens. « Les attentes sociétales ont changé vis-à-vis de l’agriculture. On est passé d’une demande d’autonomie alimentaire à une recherche de traçabilité. On voit émerger différentes formes d’agriculture (bio, de proximité etc.) et la grande force des cuma, c’est de pouvoir faire coexister ces différents modèles. Cela est rendu possible grâce à la capacité d’écoute de chacun. » Il conclut : « Quand les gens s’inscrivent dans l’efficience de l’organisation commune, ils ont la capacité à aller trouver de nouvelles idées et innovations. »

Une réflexion à l’échelle européenne

Des idées concrètement illustrées en début de scéance avec Thomas Vauthier, président de la cuma du Val de l’Aulne de Lay-Saint Rémy (54), et Laurent Piercon, président de la cuma de Latiremont de Baslieux (54), qui ont témoigné de leur expérience respective: des cuma qui ont su trouver un nouveau souffle.

Pour finir, cette réflexion sur l’innovation devra se faire, non pas à l’échelle de notre pays, mais au niveau européen. « Le Grand-Est est frontalier de cinq pays, une réflexion au niveau français n’aurait que peu d’intérêt », a insisté Patrick Bastian. « Il faut travailler ensemble et prendre de la hauteur avec une réflexion européenne. »

Le résumé de l'AG de la Frcuma Grand-Est du 22 février est à retrouver dans les pages réseaux de votre magazine Entraid du mois de mars.