Trophées des cuma pour le séchoir de luzerne de Secoppa

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Trophées des cuma pour le séchoir de luzerne de Secoppa

Le projet Secoppa s'articule autour de la création d'une filière locale de luzerne. Inauguration et portes ouvertes se sont déroulées en mars. (©Eva Boisson)

Les Trophées des cuma ont retenu dans la catégorie Production / Innovation le projet du séchoir collectif d'Olendon, dans le Calvados. Baptisé Secoppa pour Séchoir collectif Plaine - Pays d'Auge, organisé pour commencer autour la création d'une filière locale de luzerne. Inauguration et portes ouvertes se sont déroulées en mars. Retour sur ces événements.

Les présentations des porteurs du séchoir de luzerne de Secoppa à ses voisins sont faites. Et c’était nécessaire, car la curiosité était à son comble ! « Ça fait quelques mois qu’on se demandait ce que c’était, ce gros bâtiment qui se construisait le long de la départementale. Avec rien autour comme ça, on se disait que c’était forcément agricole ! Alors quand on a reçu le flyer dans la boîte aux lettres, on l’a gardé précieusement. Nous ne voulions pas louper cet événement », raconte une riveraine.

Séchoir de luzerne de la Secoppa : sept ans de réflexion

Le projet Secoppa, Entraid en parlait en avril 2025. Ce sont 24 agriculteurs réunis par une micro-filière de luzerne dans le Calvados, dont 9 producteurs et 19 consommateurs de luzerne.

C’est avant tout un projet construit dans l’esprit cuma qui tire parti de la complémentarité des territoires de grande culture et d’élevage du département. Un projet local aussi. La luzerne est collectée à 10 km autour du séchoir et revendue à 35 km alentour. Le produit est haut de gamme, disponible en foin et en granulé, bio et conventionnel.

Inauguration officielle du bâtiment de Secoppa en mars 2025.

Inauguration du bâtiment de Secoppa en mars 2025. (©Eva Boisson)

La nouveauté, c’est donc l’inauguration du séchoir le 4 mars 2025, marquant la concrétisation d’un projet engagé plus de sept ans auparavant. Les porteurs de projet se sont pliés à l’exercice du traditionnel coupé de ruban, en présence des partenaires et des représentants des financeurs.

Ils l’ont doublé de portes ouvertes l’après-midi du même jour, à destination du monde agricole. Malgré un soleil radieux qui a retenu plus d’un agriculteur au champ, l’événement a attiré 180 personnes sur la journée.

Le grand public voulait savoir

Mais les agriculteurs ne se sont pas arrêtés là. Le samedi suivant, c’est vers les riverains des quatre communes les plus proches du séchoir qu’ils se tournaient. L’idée de leur seconde porte ouverte spécifique était de communiquer auprès de ceux qui ont vu se construire le long de la départementale cet énorme bâtiment de 84 m de long par 20 m de large et 13 m de haut.

Si la communication a été confidentielle, le succès a été au rendez-vous. 200 personnes se sont en effet succédé dans l’après-midi pour visiter le séchoir et rencontrer les porteurs de projet. En face d’eux, les membres du collectif étaient bien rodés à l’exercice.

Soleil et bois pour sécher la luzerne

Le circuit de visite commençait par les coulisses. Au local de ventilation, les guides ont abordé les questions de choix d’énergie de séchage. Le soleil est la principale, tandis que le bois des secteurs bocagers alentours vient en complément.

Puis les visiteurs suivent le trajet de la luzerne, en passant devant la chaîne de récolte au complet réunie pour l’occasion. Enfin, ils voient les cases de séchage de fourrage, et la tour de granulation.

Cuma Secoppa

Après deux journées de portes ouvertes, 380 personnes savent ce qui se passe entre les murs et autour du nouveau séchoir. (©Eva Boisson)

Les guides incorporent quelques aspects techniques, parfois sous un angle qui permet de rassurer les éventuelles inquiétudes : la température de séchage notamment. Pour la qualité du produit final, elle ne devra pas excéder les 50 degrés.

« Jusqu’ici, nous n’avions pas organisé de communication spécifique vers le grand public », reconnaît Vincent Barbot, en se souvenant néanmoins que le groupe qu’il préside a déjà eu à répondre à des questionnements de riverains, par exemple à propos du risque de nuisance sonore. « Ici, nous avons connu la production de betteraves, donc une autre crainte que nous avons eue à désamorcer, c’était la question du trafic de camions. »

Séchoir de luzerne Secoppa : le groupe a désamorcé des craintes

Le bâtiment en bois, éloigné des habitations, démontre aussi la prise en compte de ces sujets dans le projet et la volonté du groupe de s’intégrer dans son paysage. « Au départ, c’est surtout au niveau des conseils communaux que nous avons présentés notre initiative, reprend Vincent Barbot. Nous avons expliqué l’agriculture que nous voulions développer avec notre projet. C’était dire qu’avec la luzerne, nous aurions plus de facilités à limiter l’utilisation de phytos dans nos systèmes de culture. Et l’accueil a été plutôt bon. »

Cette journée a donc été une belle occasion de présenter ce projet innovant au territoire. Elle était en même temps une occasion de plus pour reconnecter le grand public avec l’agriculture d’aujourd’hui. Le collectif Secoppa ne l’a pas manquée.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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