#AmericanDream, épisode 6 : ma ferme « à l’américaine » ?

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#AmericanDream, épisode 6 : ma ferme « à l’américaine » ?

Martin Roquet, futur agriculteur, tire des enseignements très concrets de son expérience américaine.

Martin Roquet est fils d’agriculteurs finistériens. Avant de s’installer, il réalise son rêve : découvrir l’agriculture nord-américaine en travaillant pendant plus de 8 mois sur une exploitation dans la vallée des Sioux, dans le Dakota du Nord. Au menu : maïs, soja et blé sur… 5400ha. Entraid publie son journal de bord, en exclusivité. Aujourd'hui, comment ce voyage influera-t-il sur sa propre exploitation?

La Rédaction vous propose d’en savoir plus sur ces 8 mois de découverte de l’agriculture américaine aux côtés de Martin Roquet :

#AmericanDream, épisode 1 : le rêve américain d’un futur agriculteur
#AmericanDream, épisode 2 : un autre monde
#AmericanDream, épisode 3 : la coopération capitaliste, c’est possible ?
#AmericanDream, épisode 4 : road-trip à la recherche de Lucky Luke
#AmericanDream, épisode 5 : le pays de la liberté… de tout faire ?

« Sur l’exploitation où je travaille, tout le matériel est récent ou bien entretenu y compris les silos de stockage, les nombreux outils et pièces pour les réparations sont classées et organisées dans un atelier bien pensé, la pelouse est tondue toutes les semaines, rien ne traîne dans la cour… C’est agréable de travailler quand tout fonctionne correctement et que les locaux sont propres.

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Un atelier bien aménagé, tout comme le reste de l’exploitation.

En termes de revenus, il y a plus de perspectives ici qu’en France. Il suffit de voir les « campers » : des sortes de caravanes ultra moderne qui se déplient en position camping pour offrir plus d’espace et pouvant embarquer plusieurs chevaux, motos…

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Une caravane grand luxe.

Le convois dépasse très souvent 21m de long, bénéfiant de tout le confort a bord (cuisine, douche, télévision) et les designs intérieur sont souvent très modernes, couverts de bois et de petites lampes donnant un style particulièrement douillet.

Mutualisation et préservation des sols

Bien sûr que je me remets en question quand je vois le niveau de vie des agriculteurs ici comparé à celui des éleveurs français, tout comme l’accumulation de normes qu’ils subissent.

Je vois mon projet d’installation en association sur la partie bovine ou laitière et seul sur une partie céréales- légumes.

J’aimerais également pousser d’avantage a la mutualisation dans un réseau Cuma et porter un projet d’ensilage en intercuma pour commencer, ça m’intéresse depuis des années et permettrait, outre le gain réalisé, de fédérer un groupe autour d’un même besoin.

Je vais également mettre à profit ce que j’ai compris ici : investir dans des roues jumelées jusqu’à obtenir un gabarit de 3m50-4m, gabarit encore assez routier pour maximiser l’adhérence et minimiser la compaction. J’aimerais investir également dans du matériel de guidage (devenu maintenant presque la norme) et peut-être dans des feux plus adapté au travail de nuit afin travailler de nuit quand les conditions climatiques sont réunies.

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Une leçon essentielle : éviter le tassement.

Éviter le tassement

Limiter le labour et opter davantage pour des outils dit TCS (il y a déjà des groupes d’éleveurs avec des années de recul dans cette démarche sur le département du Finistère) permettant de réduire le temps de travail et les charges de mécanisation/ha. Je réfléchi à limiter le tassement pendant la reprise des tas de fumiers avec un outil peu courant (et tenu secret), c’est une idée que j’aimerais bien tester, le problème reste peut-être le prix… à méditer.

Je souhaiterais créer plusieurs entrées par parcelles et de grandes largeur pour éviter la perte de temps liée au repliage-dépliage lorsqu’elles sont à proximité. Je pense que je ferais sûrement d’avantage attention à l’aspect visuel que dégage l’exploitation vue de l’extérieur, quelques mètres carrés de pelouse tondue donnent un cadre de travail agréable sans demander trop d’entretien.

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Des abords d’exploitation soignés.

Et enfin je vais me former et suivre les marchés de la bourse et des matières premières pour tenter d’acheter et de vendre au meilleur moment.

Aujourd’hui, je vais essayer d’y rester un peu plus longtemps et de trouver un contrat en production laitière de quelques mois dans une structure de plus d’au moins 1000 vaches laitière après tout au niveau de la langue, le plus dur est derrière moi maintenant. »

Les lecteurs qui souhaiteraient plus de renseignement peuvent contacter la Rédaction , Martin Roquet échangera avec eux avec plaisir.